Une étude très récente parue dans la revue JAMA Ophtalmology démontre que le nombre de malades diminue entre chaque génération, du moins en ce qui concerne tous ceux qui sont nés au 20e siècle. C’est à peu près l’inverse dans la plupart des autres grandes maladies. Pour ces médecins, une seule explication : pour une fois, l’environnement moderne – en clair plus de propreté – a eu un effet extrêmement positif sur nos yeux.
Une identité forte
Les bagarres économiques entre laboratoires pharmaceutiques sur fond de polémique ont parfois elles-aussi un effet positif : les campagnes de communication qu’ils financent ont sorti cette maladie de son anonymat. La D.M.L.A. C’est l’abréviation d’une méchante maladie de l’œil : la « Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age ». Comme son nom l’indique, 12 % des plus de 60 ans et une personne sur quatre après 75 ans sont atteints. Cela commence par une sensation de mauvais éclairage. Rien de très inquiétant, d’autant, au début, qu'un seul œil est atteint. Mais, quelques mois après ce premier symptôme, lorsque l’on regarde la porte de la maison, on voit le chambranle onduler ; tout comme le quadrillage d’un cahier, les lignes du journal ou le paysage en voiture. Cette sensation d’ondulation des lignes droites ne touche que le centre de l’œil. La vue latérale est conservée : ainsi, en regardant un visage, on n’en distingue absolument pas les traits, alors que tout ce qui l’entoure est particulièrement net. La partie de l’œil qui dégénère s’appelle la macula. C’est le nom du centre de la rétine. Dans la DMLA, notre caméra est intacte mais le centre du film détruit... On en connaît mal les causes : l’exposition trop fréquente au soleil, le tabagisme, l’hypertension, les yeux clairs semblent être plus fréquents chez ces malades, mais rien de très évident.
Bien connaître les symptôme pour en parler
Si votre médecin ne recherche pas systématiquement cette DMLA, il faut en reconnaître les symptômes pour lui en parler. Car le dépistage précoce est le seul moyen d’appliquer des traitements qui ne marchent qu’au début de la maladie, en ralentissant son aggravation. En l’absence de traitement, rien de bien réjouissant. Il n’y a aucun retour en arrière, la maladie restant stable ou s’aggravant progressivement avec parfois un accès brutal. Petit à petit surviennent l'isolement, la dépression et ses conséquences souvent dramatiques.
Au niveau du traitement, ce fut pendant longtemps le désert ; une raison de plus pour ne pas en parler… Mais on peut dire aujourd’hui que pour 15 % des malades, le laser freine la destruction du centre de la rétine. La rééducation – pour utiliser au mieux la vision périphérique –, les lunettes très grossissantes, sont très précieuses. Toutefois, avec de nouvelles techniques comme la photothérapie, il semble que la médecine ait décidé de prendre à bras le corps ce problème de santé publique.
Il ya aussi ces nouveaux médicaments mais qui ne marchent que sur 30 % des DMLA que l’on dit « humides » car dues à la formation anarchique de petits vaisseaux sanguins qui saignent. Ces traitements ralentissent la formation de ces « néo vaisseaux ». Ils n’ont d’intérêt que si l’on peut les utiliser rapidement… Le dépistage précoce devient fondamental. Il faut consulter au moindre doute devant une déformation de la vision des lignes droites et ne pas hésiter à demander un rendez-vous en urgence.