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Images télé violentes et enfants…

Jeu du piment et autres… La violence sur les écrans en partie responsable

Par le Dr Jean-François Lemoine

Pourquoi les enfants ont de plus en plus le goût des jeux dangereux ? Parce que la violence à laquelle ils sont confrontés à la télé ou avec leur console leur raconte un monde violent de super héros indestructibles…

Photo by REX
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Des millions d’adultes dîneront aujourd’hui en regardant la télévision. Donc probablement autant d’enfants. Devant des images où la retenue passe souvent après le sensationnel, garantie d’audiences record. Que ressent un enfant devant la "mort en direct" ? D’abord, l’impuissance de son environnement, à l’inverse de ce qu’il croit. Ensuite, la culpabilité. Celle du voyeur, que d’ailleurs tout le monde ressent. Il y a enfin l’irréversibilité de la mort, en contradiction totale avec les jeux vidéo où celle-ci est irréelle car réversible. En outre, l’enfant ne peut pas mourir, car la plupart du temps, on lui cache la réalité de la mort.

Au-delà de cette analyse, que dire à nos enfants ?

Première règle, toujours la vérité. Lui expliquer posément les choses, en ne cachant pas sa propre émotion. Même si les parents doivent être forts, l’enfant comprendra d’autant mieux son malaise s’il sent une communion d’émotion avec le reste de la famille.

Deuxième sentiment, celui de la revanche, et chez les petits, la loi du Talion, œil pour œil, est spontanée.

D’autant que – c’est un sentiment nouveau pour des Français plutôt chauvins – l’américanophilie de nos enfants n’est pas une façade. Des fast-foods à la musique en passant par l’électronique ou le cinéma, presque tout ce qu’ils adorent vient de là-bas. C’est donc eux que l’on attaque… Et, sans leur faire un cours de politique étrangère, c’est peut-être le moment, pour une fois, de ne pas se borner aux images, et surtout d’y ajouter une touche personnalisée avec des mots simples. Car c’est l’image du père et de la mère tout puissants qui commence à jaunir en l’absence de prise de position. N’hésitez donc pas à montrer votre peine, car le vrai fait souffrir.

Les « de mon temps » ou « dans quel monde allez-vous vivre mes pauvres petits »

De grâce, évitez-leur cela ! Donc, de l’amour contre la violence, du dialogue contre le silence et de l’espoir contre le pessimisme. Certains parlent tout simplement d’imposer un âge limite à la « messe du vingt heures » ? Il faut insister sur la notion que la table de famille est l’université de la vie et qu’avant l’âge de 8-10 ans, à cette université, les cours ne doivent pas être donnés par le présentateur du journal télévisé mais par les parents.

Même si c’est vrai qu’il est plus facile de se servir de la zappette que de sa langue, cette protection est indispensable, l’information télévisée ne devrait devenir accessible, au plus tôt, qu’au moment de l’entrée en 6e.