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Mémoire, concentration

Le cancer perturbe le cerveau bien avant le traitement

Par Mégane Fleury

Les personnes guéries d’un cancer rencontrent fréquemment des difficultés de concentration et de mémoire. Celles-ci ne seraient pas seulement liées à la chimiothérapie, mais seraient présentes dès la formation des tumeurs.

sudok1/epictura

On l’appelle le “chemo brain” en anglais, les “difficulties cognitives post-chimiothérapie” ou le “brouillard du cerveau”. Une expression qui décrit les problèmes de mémoire et de pensée que connaissent parfois les cancéreux guéris après traitement. Des chercheurs ont montré que ces problèmes ne sont pas seulement le résultat de la chimiothérapie, mais seraient en réalité présents dès les premiers stades du développement de la tumeur. L’étude a été publiée dans le journal Neuroscience.

Une étude sur des souris cancéreuses

Après une chimiothérapie, 65 % des personnes atteintes d’un cancer du sein affirment avoir des troubles de la mémoire, des problèmes de concentration, mettre plus de temps à effectuer certaines tâches et des difficultés à être multitâche. Un phénomène décrit aussi par des patients atteints d’autres types de cancer.
Les chercheurs ont mené une étude sur un modèle animal de cancer, des souris femelles atteintes d’un cancer du sein. Elles ont des mauvaises performances sur des tests d’apprentissage et de mémoire avant même les traitements de chimiothérapie. D’après le Docteur Gordon Winocur, l’un des principaux auteurs de l’étude, cela montre que le cancer serait responsable de ces troubles “neurocognitifs” (mémoire et pensée), et que les chimiothérapies ne feraient que les aggraver. 

Trois effets du cancer sur le cerveau

Dans ce modèle, les chercheurs ont trouvé trois principales modifications du cerveau dues au cancer. D’abord, le développement de la tumeur induit une réaction de l’organisme : celle-ci provoque une inflammation dans le système nerveux (production de protéines pro-inflammatoires ou "cytokines") qui joue sur son fonctionnement. Ensuite, la chimiothérapie réduit la production de cellules cérébrales dans la région du cerveau qui est responsable de la fonction de la mémoire (hippocampe). Enfin, la combinaison de la croissance de la tumeur et du traitement par chimiothérapie provoque un rétrécissement des régions du cerveau responsables de l’apprentissage et de la mémoire.

Les effets secondaires sur le cerveau peuvent altérer la qualité de vie des patients, voire provoquer anxiété ou dépression. D’où la nécessité d’agir tôt pour mieux les guérir.

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