Le plus connu est une femme. Pneumologue au CHU de Brest, le Dr Irène Frachon s’est battue durant des années pour faire éclater au grand jour l’affaire du Mediator. Elle fait partie du cercle restreint des lanceurs d’alerte. Connus ou anonymes, scientifiques ou simples citoyens, ils dénoncent sans relâche des risques écologiques, médicaux ou industriels qui pourraient nuire à notre santé. Mais bien souvent, en prêchant dans le désert. A défaut de statut, ces lanceurs d’alerte sont victimes de pressions, voire de discriminations et leur combat se termine dans une impasse.
Ce ne sera plus le cas, comme le relate le journal Le Monde. Le Parlement vient d’adopter une proposition de loi qui protège les personnes qui ont « relaté ou témoigné, de bonne foi », à leur employeur ou aux autorités, « des faits relatifs à un danger pour la santé publique ou l'environnement » dont ils auraient eu connaissance par leurs fonctions.
Et pour être encore plus précis, souligne le journal, les députés ont défini la notion d’alerte : « Toute personne physique ou morale a le droit de rendre publique ou de diffuser de bonne foi une information concernant un fait, une donnée ou une action, dès lors que la méconnaissance de ce fait, de cette donnée ou de cette action lui paraît dangereuse pour la santé ou pour l'environnement ».
Les représentants du personnel au Comité d’hygiène et de sécurité dans les entreprises auront un droit d’alerte et devront être systématiquement informés des initiatives des salariés dans ce domaine et des suites envisagées par l’employeur. Les parlementaires ont également adopté le principe de la création d’une commission nationale de déontologie et des alertes en matière de santé et d’environnement. Elle pourra être saisie par des associations ou des groupes constitués et devra transmettre les alertes aux agences compétentes.
Le vote de ce texte marque une double victoire. Il fortifie la démocratie sanitaire et répond à une demande de plus grande transparence. Au passage, les écologistes réussissent pour la première fois à faire adopter un texte au Parlement.