Tout le monde a rêvé de posséder un jour ce pouvoir extraordinaire d’hypnotiser une petite amie, un client difficile ou un créancier insistant. La médecine cherche, pour des raisons plus nobles, à utiliser cette technique qui remonte à plusieurs milliers d’années. Depuis l’Antiquité l’homme s’est aperçu qu’il possédait ce don, par la parole et par le geste, que la nature offre à d’autres espèces, comme le python, celui de pouvoir mettre un autre homme dans un état particulier entre l’éveil et le sommeil, l’hypnose.
Ce n’est pas du sommeil
Sous hypnose, en effet, on ne dort pas. La conscience reste intacte mais elle n’a plus qu’une cible de concentration : son corps, son histoire et son fonctionnement. L’hypnotiste, car c’est ainsi que s’appelle le médecin qui hypnotise, à la différence de l’hypnotiseur qui lui n’a qu’à divertir, dirige. C’est d’ailleurs souvent ce qui retient ceux qui aimeraient se faire hypnotiser. Pourtant, comme la conscience est parfaitement conservée, l’hypnotiste ne peut absolument pas imposer à son malade des ordres que celui-ci refuserait dans un état de conscience normal.
L’hypnotisé retrouve un état mental originel, qui peut, très schématiquement, s’apparenter à la première relation du nourrisson à la mère ou à un objet. C’est une relation forte et presque exclusive dont le nouveau né a besoin pour apprendre, se sécuriser, appréhender le monde et devenir autonome. Ce type de relation, lorsqu’il est déclenché à l’âge adulte par une séance d’hypnose, se traduit par un état où l’on se libère des schémas mentaux stéréotypés. Ce relâchement entraîne une véritable relaxation du corps.
L’hypnotisé garde le contrôle
Il existe une règle d’or : l’hypnose suggère, mais ne peut, en aucun cas, imposer quoi que ce soit à l’hypnotisé. En clair, impossible de faire signer un chèque, donner un ordre violent pour soi-même ou pour les autres. Pendant longtemps, ce ne sont que les psychiatres qui, bien que Freud la refusait, l’ont utilisé pour lutter contre les maladies psychosomatiques. Aujourd’hui, ce sont les chirurgiens qui la prescrivent, parvenant parfois à diminuer par cinq les doses de calmants contre la douleur. Certains estiment même que grâce à l’hypnose, on peut se passer de certaines interventions par anesthésie générale et que l’on peut même utiliser l’aide du patient, par exemple, en provoquant une diminution des saignements. Ce qui, pour le cas d’interventions chez le dentiste, peut amener un vrai plus.
En conclusion, la communauté scientifique commence à vraiment s’interroger d’autant que certaines expériences montrent de vraies réactions – surtout au niveau du débit sanguin – de notre cerveau sous hypnose. De nombreux hôpitaux proposent aujourd’hui des consultations d’hypnose, avec un très gros avantage : 3 à 6 séances suffisent. S’il n’y a pas d’amélioration, ça ne sert à rien de continuer.