La situation ne semble pas près de se résoudre à Bastia. Alors que huit salariés de l’hôpital se relaient pour mener une grève de la faim depuis le 30 octobre, afin d’alerter sur la situation financière du centre hospitalier de Bastia, la « marche blanche » organisée à Bastia samedi après-midi a ressemblé plus d’un millier de personnes. Elle est soutenue par les syndicats de l’établissement, avec la CGT en première ligne.
Criblé de dettes, le centre hospitalier de Bastia connaît d’importantes difficultés de fonctionnement, dénoncées par le personnel. Avec un déficit de 50 millions de dettes, sur un budget de 150 millions, il peine à régler ses fournisseurs et à subvenir à ses dépenses d'entretien. Au point que le conseil de surveillance de l’hôpital, présidé par le chef de file autonomiste Gilles Simeoni, a demandé solennellement à Agnès Buzyn de débloquer des fonds et entamer une discussion sur la pérennisation du financement.
Un contexte électrique
En février, la Cour des comptes s’était penchée sur la situation des hôpitaux de Bastia et Ajaccio. Avec une virulence inhabituelle, la rue Cambion y dénonçait une trajectoire financière détériorée en dépit d’aides exceptionnelles de l’État ces dernières années. Elle imputait le problème à une gestion du personnel jugée trop libérale, avec des jours de congés supplémentaires et un temps de travail minoré par rapport au continent, et réclamait la fin de ces « avantages indus ».
Ces événements se déroulent dans un contexte politique tendu, à quelques jours des élections territoriales qui se tiendront les 3 et 10 décembre prochains. L’enjeu est élevé, puisque l’issue du scrutin déterminera les rapports de pouvoir au sein de la toute nouvelle collectivité territoriale unique de l’île, à compter du 1er janvier 2018. Avec, à la clé, un possible regain des revendications de la coalition nationaliste, majoritaire à l’assemblée de Corse depuis 2015. Autant dire que le dossier est un nœud d’épines pour le gouvernement.