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Conseils d'alimentation

Insuffisance rénale chronique : il faut manger moins de protéines

Pour contrôler l'insuffisance rénale chronique, un régime pauvre en protéines est la clé. Quelques conseils pour y parvenir.

Insuffisance rénale chronique : il faut manger moins de protéines Mignon / Epictura




Les reins sont des filtres très perfectionnés. Ils servent à épurer le sang des déchets de l’alimentation et à réguler la quantité d’eau et de sel de l’organisme. Lorsqu’ils fonctionnent correctement, ils peuvent filtrer environ 170 litres de sang par jour. Mais ils peuvent en venir à dysfonctionner, pour de multiples raisons : diabète, hypertension artérielle, infection… C’est l’insuffisance rénale, dite chronique lorsqu’elle s’est installée de façon définitive.

Si elle n’est pas prise en charge, l’insuffisance rénale chronique débouche sur une incapacité du rein à accomplir ses fonctions, et la nécessité de procéder à des dialyses régulières ou à une transplantation. Pour éviter d’en arriver là, le contrôle de l’alimentation est très important. Dans une revue de littérature publiée récemment dans le New England Journal of Medicine, les Prs Kamyar Kalantar-Zadeh, de UC Irvine, et Denis Fouque, chef du service de néphrologie de l’hôpital Lyon-Sud, reviennent sur l’importance d’adopter un régime pauvre en protéine.

Limiter la viande et les graisses saturées

La diminution des apports en protéines est la clé de ce régime. Il permet de ménager le rein, en limitant la production d’urée et les symptômes d’empoisonnement du sang. Mais l’apport conseillé, autour de 0,6 grammes par kilogramme de poids et par jour, est très difficile à maintenir dans les pays occidentaux, où l’apport moyen est deux à trois fois supérieur. Pour cela, les auteurs offrent quelques conseils, destinés aux cas d’insuffisance chronique modérée ou sévère.

  • Éviter la viande : les viandes étant riches en protéines, il vaut mieux les éviter au maximum. Un steak de 100 grammes par jour est acceptable.
  • Favoriser une alimentation végétarienne : riches en fibres, les fruits et légumes permettent de diminuer l’absorption de phosphore (difficile à éliminer) et faciliter le transit.
  • Veiller à ne pas trop réduire l’apport calorique : 30 kilocalories par kilo et par jour est un minimum.
  • L’utilisation de probiotiques bien choisis peut s’avérer utile pour réduire la production de certains produits de fermentation par le microbiote.
  • Éviter les plats industriels, qui sont riches en phosphore (utilisé comme conservateur), un nutriment d'élimination difficile.
  • Limiter l’apport en sel à 6 voire 4 grammes par jour.
  • Privilégier les huiles mono- ou poly-insaturées, comme l’huile d’olive, le tournesol ou le colza, au beurre et aux graisses saturées (graisses animales, huile de palme, etc.)

L’apprentissage et la mise en œuvre d’un tel régime ne vont pas de soi. C’est un véritable changement d’habitude qui profitera d’un apprentissage et d’un soutien : ils conseillé de voir régulièrement un diététicien, à raison de deux à trois fois par an, surtout en début de prise en charge.

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