On connaît les dangers des smartphones pour les yeux, les risques encourus lors d’une trop forte exposition aux ondes des téléphones, mais il pourrait y avoir aussi un plus grand risque de dépression et de tentative de suicide chez les adolescents qui y consacrent trop de temps.
Des chercheurs aux Etats-Unis ont étudié les risque de tentative de suicide chez les adolescentes, ils sont en forte hausse depuis 2009. L’année à partir de laquelle l’usage des smartphones y a réellement augmenté. L’étude est publiée dans le JAMA.
Une hausse plus significative chez les 15-19 ans
Les chercheurs ont travaillé sur les données de 43 138 visites aux urgences pour des cas d’automutilations concernant des jeunes femmes de 10 à 24 ans entre 2001 et 2015. Les principales méthodes de tentative de suicide évaluées sont celles par empoisonnement, absorption de fortes doses de médicaments et coupures par des objets tranchants. A partir de 2009, le nombre de cas a commencé à augmenter significativement.
Pour les jeunes femmes de 10 à 14 ans, la hausse était de 18,8% par an, et de 7,2% par an pour celles âgées de 15 à 19 ans. Ces dernières sont les plus concernées, car le nombre d'admission aux urgences pour cette tranche d’âge est le plus élevé : 633 visites pour 100 000 cas en 2015. Quant à celles âgées de 20 à 24 ans, la part a augmenté de 2% par an. Chez les garçons, les chiffres étaient stables.
Risque dès deux heures par jour sur les écrans
Ces résultats peuvent être mis en relation avec ceux d’une autre étude, celle de Jean Twenge, un professeur de psychologie de l’université de San Diego. Elle pointe la responsabilité de l’usage des smartphones et le harcèlement sur internet. L’utilisation des smartphones a commencé à augmenter au moment où le taux de tentatives de suicide a lui aussi augmenté. Aux Etats-Unis, en 2015, 73% des adolescents étaient équipés de smartphones.
Les résultats de son enquête montre que les adolescents qui passent plus de 5 heures par jour sur leurs téléphone ou leur ordinateur sont plus susceptibles d’être concernés par un facteur de risque de suicide. Cela peut aller de la dépression aux idées noires.
D’après la chercheuse, ce risque augmente à partir de deux heures par jour.
Rupture des liens physiques avec les autres
Elle explique : « Des adolescents vulnérables, qui dans un autre contexte ne seraient pas concernés par des problèmes de santé mentale, peuvent tomber dans la dépression car ils passent trop de temps sur les écrans, et n’ont pas assez d’interactions sociales réelles, ou alors ne dorment pas assez, ou même les trois ».
Aux Etats-Unis en 2015, le suicide était la deuxième cause de décès chez les adolescents.