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Eruption

Scarlatine : progression inquiétante des cas en Angleterre

Par le Dr Sophie Lemonier

En Angleterre, le nombre de nouveaux cas de scarlatine a été multiplié par 7 en 5 ans. Un changement d'immunité de la population pourrait être en cause.

maria.symchych/epictura

En Angleterre, le nombre de nouveaux cas de scarlatine a été multiplié par 7 entre 2011 et 2016, la majorité se situant dans des crèches et des écoles. Telle est la conclusion d'une étude anglaise publiée dans la prestigieuse revue « Lancet Infectious Desease ». Entre 2013 et 2014, le nombre de cas a triplé et depuis ne cesse d’augmenter.

Une recrudescence des cas a été aussi repérée dans plusieurs pays d’Asie (Chine, Hong Kong, Vietnam, Corée du sud). 

Pas de vaccination

La scarlatine est une maladie due à une bactérie, le streptocoque A. Il n'y a pas de vaccin contre cette maladie infectieuse. Elle est relativement rare et touche plus souvent les enfants entre 5 et 10 ans. Elle se transmet par l’air en général à partir d’un enfant atteint. Elle se manifeste par une éruption à la fois cutanée et au niveau de la bouche et de la gorge. L’évolution est le plus souvent favorable sous traitement antibiotique à base de pénicilline.

Les complications comme le rhumatisme articulaire aigu, les problèmes rénaux ou cardiaques sont exceptionnels. Pour les éviter, le traitement doit être absolument poursuivi pendant 10 jours. Le fait de traiter rapidement et longtemps (10 jours) permet de diminuer la propagation. Il n’y a pas de vaccination contre la scarlatine.

Changement d'immunité

Ce qui est un peu inquiétant, c’est que les spécialistes en maladie infectieuse ne trouvent aucune explication à cette progression : les souches de bactéries n’ont pas changé, elles ne sont pas devenues plus virulentes. Reste la population humaine vers laquelle se tournent les spécialistes qui analysent cette étude dans la revue "Lancet ": ils envisagent la possibilité de modifications de l'immunité dans les populations, de changements environnementaux ou, plus préoccupant, une co-infection encore inconnue favorisant la survenue de la maladie. « Une surveillance mondiale renforcée de la dissémination de la scarlatine est justifiée », concluent-ils.