Si être amoureux rend aveugle, faire l’amour peut rendre malade. L’idée prête à sourire, mais les maux sont bel et bien existants. Juste après l’éjaculation, ou dans les jours qui suivent, certains hommes souffrent de symptômes de type grippaux. Céphalées intenses, difficultés à se concentrer, extrême fatigue. Ils ont du mal à lire, à voir. Cela peut durer plusieurs jours.
Décrit pour la première fois en 2002, il y a encore peu de cas recensés. En mai dernier, des urologues français ont posé ce diagnostic pour la première fois chez trois hommes.
Deux types de syndrome
Les chercheurs distinguent à ce jour deux types de « syndrome du malaise post-éjaculatoire » (SMPE), ou « post orgasmic illness syndrome « (POIS) en anglais.
Le syndrome post-orgasmique primaire se manifeste dès les premières éjaculations d’un homme, pendant la puberté ou l’adolescence.
Le syndrome secondaire, lui, débute des années plus tard.
Un réel handicap sexuel
Pour ne plus avoir à souffrir, certains hommes décident alors de ne plus avoir du tout de relations sexuelles. D’autres les planifient. Puisqu’ils savent qu’ils vont être malades, ils font en sorte que cela ne joue pas sur leur travail, leurs études. Autre solution: faire en sorte de ne jamais éjaculer.
La vie de couple peut être complètement chamboulée, voire détruite. Un poids psychologique qui peut être très mal vécu par ces malades.
Allergique à son propre sperme ?
Pour trouver la cause de ce syndrome, les chercheurs s’orientent plutôt vers une allergie au sperme. En effet, dans une étude parue dans Sexual Medicine Reviews, les chercheurs expliquent que les patients qui n’éjaculent pas ne sont pas malades par la suite.
Dans une seconde étude, les scientifiques ont procédé à des injections sous-cutanées de sperme, qui appartenaient aux personnes elles-mêmes. La majeure partie des sujets a alors eu une réaction allergique.
Si c’est une piste sérieuse, d’autres essais doivent être menés, à plus grande échelle, pour en avoir la certitude. A ce jour, il n’existe pas de traitement.