Après la peste et le choléra, l’alcool et le cannabis. Si les deux derniers n’atteignent pas la gravité des deux premiers, l’impossibilité de désigner le plus dangereux les réunit.
Beaucoup de facteurs contradictoires font qu'il est difficile d’établir une comparaison directe entre l'alcool et la marijuana, notamment la différence des statuts juridiques des deux drogues. Alors que des décennies de recherche examinent les effets et les dangers de l'alcool, l'illégalité du cannabis limite les études sur le sujet.
Aussi, un problème sémantique se pose. Que signifie réellement « le pire » ou « le plus dangereux » ? Parle-t-on d’addiction, de nocivité ou d’impact sur le comportement ?
L’alcool affecte plus de monde
En prenant des critères objectifs, l’alcool sort souvent perdant de son duel avec le cannabis. La comparaison doit être prise à l’instant « T », avec les pratiques culturelles et légales de l’époque.
D’abord, la marijuana demeure bien moins addictive que l'alcool. Aux Etats-Unis, 15% de la population se déclare dépendante à l'alcool contre 9% au cannabis. Là encore, la nuance compte. La présence de tabac avec le cannabis change les proportions. Outre-Atlantique, la consommation de cannabis pur est bien plus fréquente qu’en France.
En matière de santé, l'alcool cause de nombreux types de cancers, de la bouche au foie en passant par le pancréas. Pour ce qui est du cannabis, le lien avec le cancer est moins direct. En revanche, il donne naissance à de nombreux troubles psychologiques.
Une chose est sûre, dans les pays où l’alcool fait partie de la culture alors que le cannabis est une source de délit, le différent traitement accordé à ces deux drogues ne se justifie pas sur le plan médical.