Après le coup de tonnerre, l’accalmie. Le 27 mars dernier, la juge d’instruction, Annaïck Le Goff, chargée de l’enquête dans le cadre du procès sur les prothèses PIP, rendait une ordonnance d’irrecevabilité concernant plusieurs plaignantes.
A la suite du scandale, les pouvoirs publics avaient recommandé aux femmes porteuses de ces implants en silicone de procéder à des explantations. Sur les 30 000 patientes concernées, la moitié (14327) avait suivi, en octobre 2012, les conseils du ministère de la Santé. 10 000 d’entre elles l’avaient fait à titre préventif. Pour ces dernières, qui voulaient faire valoir leur statut de victime, la juge marseillaise n’avait pas reconnu les « blessures involontaires », puisque ces patientes n’ont pas subi de rupture de prothèses.
L'avocat général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence vient de faire une autre interprétation en déclarant recevable les plaintes de cinq victimes. « Le procureur général s'associe à ma demande pour considérer que les victimes ont eu des atteintes morales, physiques mais aussi financières », a commenté l’un des avocats Me Philippe Courtois à l’Agence Reuters. "On ne peut pas leur faire courir un risque en leur demandant d'attendre qu'il y ait une rupture de la prothèse pour procéder à son extraction."
La chambre de l'instruction de la cour d'appel rendra sa décision le 11 avril. Quelques jours plus tard, le 17 avril, s’ouvrira à Marseille le procès de Jean-Claude Mas, le fabricant des implants PIP, pour « tromperie aggravée ».