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Surpoids, obésité

L’excès de poids aggrave le pronostic de la polyarthrite rhumatoïde et perturbe son traitement

Par le Dr Jean-Paul Marre

Selon une nouvelle étude, le surpoids et l'obésité peuvent gêner l’obtention d’une rémission dans une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde.

Hriana/epictura

Dans une étude réalisée à la Weill Cornell Medical School et publiée dans Arthritis Care & Research, une équipe de chercheurs a examiné les données de la cohorte canadienne sur la polyarthrite précoce, un essai observationnel multicentrique portant sur des malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde débutante qui ont été traités par des rhumatologues selon les recommandations.

Impact du poids sur le traitement

Sur 982 patients, 32% avaient un IMC normal, 35% étaient en surpoids et 33% étaient obèses. Sur trois ans de suivi, 36% des patients ont eu une rémission prolongée.
Comparativement aux patients ayant un IMC normal, les personnes en surpoids sont 25% moins susceptibles d'avoir une rémission prolongée, et celles qui sont obèses ont 47% de moins de chance d’être en rémission, malgré des traitements similaires.

Le surpoids, un nouveau facteur de gravité

Il s’agit de la plus grande étude démontrant l'impact négatif d’un excès de poids sur l'activité de la PR : elle supporte l’idée qu’il faut mieux prendre en compte ce risque chez les malades. « Ces résultats ont des implications importantes pour les soins, car les taux de surpoids et d'obésité continuent d'augmenter dans nos sociétés et chez nos malades », a déclaré le Dr Goodman, l’un des auteurs de l’étude.
« Nos résultats mettent en évidence la forte proportion de patients atteints de PR nouvellement diagnostiqués qui sont en surpoids ou obèses et qui peuvent avoir une maladie plus difficile à traiter. Pour les personnes atteintes de PR qui n'ont pas eu une réponse adéquate au traitement, cela peut être un autre facteur à considérer ».

Influence de la polyarthrite sur la mortalité

Dans d’étude, l'obésité a été associée à une diminution du risque de décès prématuré, cependant, des études antérieures suggéraient que ce « paradoxe de l'obésité » pouvait s'expliquer par une perte de poids involontaire dans les quelques années précédant la mort, plutôt que par un effet véritablement protecteur de l'obésité ». Un paradoxe confirmé par une autre étude de Jeffrey Sparks, du Brigham and Women's Hospital à la Harvard Medical School, et ses collègues qui ont évalué l'effet du changement de poids dans les premiers mois de la PR sur le risque de mortalité ultérieur.
Parmi les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, 41% sont décédées au cours d'un suivi moyen de 17,0 ans après la période précoce de la PR. Parmi les femmes sans PR, 29,2% sont décédées au cours d'un suivi moyen de 18,4 ans. Dans les deux groupes, le poids au début de la polyarthrite n’a pas d’influence la mortalité.

Le surpoids pose des problèmes d’ajustement du traitement au cours des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, avec un risque de mauvais contrôle et de plus mauvais pronostic articulaire. Par contre, l’excès de poids en lui-même n’aggrave pas le pronostic vital de ces malades.