Les premiers signes des troubles psychotiques, comme la schizophrénie, touchent habituellement les jeunes adultes de moins de 30 ans, un âge où l’entrée dans la maladie peut avoir des conséquences majeures sur l’avenir. Avant même les premiers symptômes de délire, ou de paranoïa, caractéristiques du véritable épisode psychotique, certains signes spécifiques comme l’isolement, l’agressivité, la perception différente de l’environnement, ou les idées fixes peuvent alerter.
L’épigénétique en cause
Pour mieux comprendre ce qui se passe entre l’évaluation de certains symptômes à risque, et le développement de la maladie, une équipe de recherche de l’Université Paris Descartes, de l’Inserm et du Centre Hospitalier Sainte-Anne, sous la direction du Professeur Marie-Odile Krebs, a étudié les caractéristiques génétiques au moment de l’émergence d’un épisode psychotique dans un groupe de jeunes personnes à risque âgées de 15 à 25 ans.
Rechercher un biomarqueur précoce de la maladie
Même s’il existe quelques outils d’évaluation pour repérer un « état mental à risque », seul un tiers de ces malades à risque développeront un trouble psychotique dans les trois ans. Pour étudier l’entrée dans la psychose, l’équipe de chercheurs a donc comparé le profil des individus chez qui un épisode psychotique survient et ceux qui ne déclenchent pas la maladie.
Des modifications épigénétiques
L’équipe a ainsi mis en évidence des modifications « épigénétiques », c’est-à-dire concernant la façon dont les gènes vont s’exprimer en fonction de l’environnement, qui compromettent les systèmes de réponse au stress oxydatif et à l’inflammation, rompant l’équilibre fragile de la dopamine au niveau du cerveau. Cette inflammation pouvant être facilement détectée par des prélèvements sanguins.
Vers des tests de détection de plus en plus précoces
Cet éclairage nouveau permet de mieux comprendre le mécanisme biologique de l’entrée dans la psychose et ouvre la voie au développement de tests de détection de plus en plus précoces et à un suivi de la progression de la maladie dans ces populations à risque.
Kebir O et al. Methylomic changes during conversion to psychosis. Mol Psychiatry. 2017 Apr;22(4):512-518.