Une nouvelle étude publiée par l’American Heart Association dans la revue Circulation montre en quoi une opération qui ne concerne pas le cœur peut provoquer un infarctus, cause principale de décès.
Connu sous le terme « d’infarctus péri-opératoire », il s’agit d’une complication qui restait encore mystérieuse pour la science. Elle frappe principalement les personnes qui ont un risque élevé de développer une maladie cardiaque, notamment de par leur âge. Ces lésions sont pourtant associées à des décès, souvent dans les trente jours après l’intervention chirurgicale.
Des lésions non détectées
Il s’agit de lésions qui touchent les cellules cardiaques qui conduisent à une nécrose de la paroi musculaire du cœur ou infarctus du myocarde. L’enjeu est que cette complication est à ce jour encore indétectable par les médecins. En effet, les patients ne présentent pas de signes particuliers après leur opération. Pas de douleur dans la poitrine par exemple, alors qu’il s’agit du symptôme le plus typique de l’infarctus du myocarde.
Les interventions qui sont concernées varient d’opération à bas risque, comme une intervention sur la prostate ou une prothèse de genou, à des opérations à risque cardiaque moyen comme la cholécystectomie ou la mise en place d’une prothèse totale de hanche, jusqu’à des opérations à haut risque comme un by-pass des artères des jambes ou le retrait d’un poumon et du foie.
La troponine, un indicateur
De 2014 à 2015, 2018 patients avec un risque élevé de développer une maladie cardiaque ont été inclus dans l’étude. Ils ont subi, en tout, 2546 chirurgies non-cardiaques.
Les chercheurs ont mesuré leur niveau de troponine dans le sang, avant et après l’opération. La troponine est une protéine d’origine cardiaque, qui peut indiquer si le cœur est endommagé, même sans symptôme. Plus son taux est élevé, plus il y a de lésions.
Des personnes à risque
Selon l’étude, certains patients ont plus de risques de souffrir d’un infarctus péri-opératoire. Les personnes de plus de 65 ans par exemple, ou celles ayant déjà souffert d’une maladie coronarienne, d’une maladie artérielle des membres inférieurs ou d’un arrêt cardio-vasculaire dont 1 sur 7 a eu une infarctus du myocarde.
Reconnaître l’infarctus comme première cause de la mortalité péri-opératoire permettra d’améliorer le pronostic de la chirurgie chez les personne à risque, même s’il n’existe pas encore de traitement clair pour cette complication.
Selon Christian Puelacher, premier auteur de l’étude et chercheur clinique à l’Institut de recherche cardiovasculaire de Bâle, en Suisse, ces futurs traitements devront être individualisés pour chaque patient.