Les services de chirurgie pourraient être plus stricts sur les transfusions sanguines. Selon un essai réalisé sur près de 5000 patients, ne pas y recourir systématiquement a deux avantages. Il n’y a pas plus de risques pour la vie des patients. Et cela permettrait aux hôpitaux de faire des économies.
Jusqu’ici, ce n’était pas clair. Pouvait-on restreindre les transfusions sanguines lors des opérations de chirurgie cardiaque, sans faire courir de risques aux patients ? Des médecins-chercheurs du St. Michael’s Hospital de Toronto, au Canada, ont trouvé une réponse, dévoilée au congrès de l’American Heart Association et publiés dans la revue New England Journal of Medicine.
Une étude contrôlée sur 5000 opérés
Pour cela, deux méthodes, utilisées sur 5243 patients opérés avec un risque modéré à élevé de décès. La méthode restrictive prônait la transfusion uniquement en cas de taux d’hémoglobine en-dessous des 7,5 grammes par décilitre de sang. Et l’autre, standard, indiquait une transfusion dès un taux d’hémoglobine inférieur à 9,5 grammes par décilitre.
Résultat : le groupe ayant bénéficié de la méthode restrictive en transfusions n’a pas eu plus de complications cardiovasculaires (crise cardiaque, insuffisance rénale, infarctus du myocarde, décès) que l’autre. On peut donc diminuer les indications des transfusions sanguines au cours des opérations cardiaques bien sûr, mais aussi des autres.
Bénéfices multiples
Les résultats de cette étude sont bénéfiques à plusieurs titres. En premier lieu, cette attitude ne fait courir aucun risque cardiovasculaires aux malades et ils sont aussi moins exposés aux risques liés à la transfusion sanguine : infections, œdème pulmonaire, ou aux effets secondaires comme de l’urticaire, de la fièvre ou des problèmes respiratoires.
Et pour les hôpitaux, cela pourra leur permettre de faire des économies. Ces économies pourraient se compter en millions de dollars uniquement pour l’essai réalisé sur ces 5243 patients. Le sang est une ressource très précieuse. Parfois trop rare. En témoignent par exemple, en France, les nombreuses campagnes de don du sang au cours de l’année. Notamment pendant les vacances d’été, où les gens pensent moins à faire un don.
Restreindre les transfusions sanguines serait donc bénéfique pour tout le monde. Patients, Economie, hôpitaux.