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Grippe saisonnière

L’épidémie de grippe a commencé en France et il faut avoir les bons réflexes

Par le Dr Jean-Paul Marre

Huit régions de métropole sont en phase pré-épidémique et l’Ile-de-France est déjà en pleine épidémie. Les virus en circulation (A H1N1, A H3N2 et B) sont ceux couverts par le vaccin, avec une prédominance du virus A, mais cela peut changer.

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L’épidémie de grippe a déjà débuté en France depuis 2 semaines. Dans le bulletin épidémiologique de Santé Publique France du 13 décembre, le seuil épidémique est dépassé en Ile-de-France depuis deux semaines, avec un nombre de malades qui dépasse largement les moyennes observées aux mêmes dates lors des années précédentes. L’activité grippale touche désormais 9 régions, seul l’est de la France est encore épargné (Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Corse).

Un virus A de type H1N1 en métropole

Il y a 3 virus en circulation en métropole : le virus A H1N1 (45 %), le virus A H3N2 (23 %) et le virus B (25 %), mais cette situation peut changer avec la généralisation de l’épidémie.
La répartition est donc différente de celle de l’année dernière où c’était le H3N2 qui avait été responsable de l’épidémie : un virus qui avait entraîné de nombreuses complications chez les personnes âgées et affaiblies.
L’épidémie 2016-2017 a été à l’origine de plus de 1 500 hospitalisations en réanimation et près de 14 400 décès, essentiellement chez des personnes à risque qui n’étaient pas vaccinées.

Des situations contrastées outre-mer

En Guadeloupe et en Martinique, l’activité grippale est en hausse et ces 2 îles sont en phase pré-épidémique. Dans les autres îles des Antilles et en Guyane, l’activité grippale reste à son niveau de base.
A La Réunion, où l’épidémie se termine après un pic en octobre (la grippe est décalée dans l’hémisphère sud), c’est le virus B qui a été majoritairement en circulation. L’épidémie a été considérée comme sévère puisque 61 personnes ont eu une forme de grippe grave qui a nécessité leur hospitalisation en réanimation et 14 personnes en sont décédées.

La vaccination reste possible jusqu’au 31 janvier

La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière, qui a débuté le 6 octobre, se terminera le 31 janvier. La Direction générale de la santé, l’Assurance Maladie et Santé publique France rappellent que la vaccination reste le meilleur moyen pour se protéger contre la grippe et en limiter les complications.
Le vaccin contient les deux virus de type A retrouvés dans les analyses virologiques des malades actuels, mais aussi celui de type B. Il n’est donc pas trop tard pour se faire vacciner, car la protection devient effective en seulement deux semaines.

Comment reconnaître la grippe et la différencier d’un gros rhume

La grippe se manifeste par des signes infectieux assez communs (fièvre, fatigue, angine, toux, courbatures…), mais une des caractéristiques essentielles de cette maladie est que le début est souvent brutal et que la fatigue est souvent intense (« le malade va bien le matin et se couche dans la journée »).
Typiquement, les signes de la grippe regroupent une forte fièvre (38,5°-39°), une fatigue intense, des courbatures diffuses, une angine, des maux de tête et une toux sèche et rebelle.
De nombreux virus respiratoires, différents de la grippe, circulent à la même période que le virus grippal dans la population. Ils peuvent provoquer des signes très similaires à ceux de la grippe. L'apparition brutale des signes (dans la journée) ainsi que la grande fatigue physique et musculaire qui l'accompagne restent les 2 caractères les plus en faveur de la grippe.

Quelles sont les complications de la grippe ?

Chez les adultes jeunes et les enfants en bonne santé, la guérison se fait habituellement en une semaine, mais une fatigue peut fréquemment persister pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Une toux sèche peut également persister durant deux semaines : elle est liée à une hyperréactivité bronchique, du même type que celle que l’on peut retrouver dans l’asthme, mais transitoire.
Chez les personnes fragiles (sujets âgés, immunodéprimés, femmes enceintes…) ou ayant une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…), la grippe est moins bien supportée et des complications peuvent survenir : une infection pulmonaire bactérienne grave (ou « pneumonie »), ou une décompensation, ou une aggravation de la maladie chronique préexistante (diabète, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, mucoviscidose...).
Les nourrissons, en particulier ceux de moins de six mois, ont également des risques accrus de complications. Toutefois, comme ils ne peuvent pas encore bénéficier du vaccin, ils doivent être protégés par leurs proches grâce aux « gestes barrière » : isolement au domicile pendant l’épidémie, lavage systématique des mains et vaccination de l’entourage familial.

Il est possible de se protéger

Lors d’une infection, les virus de la grippe vont contaminer le malade par voie respiratoire. Inhalés avec l’air infecté, les virus vont se déposer sur les cellules qui tapissent la surface des voies respiratoires : la gorge et les bronches. Il va ensuite y pénétrer et détourner les moyens de production de la cellule à son profit pour se multiplier. La libération des virus ainsi fabriqués aboutit à la destruction de la cellule.

Santé publique France recommande donc de se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, de porter un masque quand on a un syndrome grippal (limiter la diffusion du virus lors de la toux et des éternuements), de se couvrir la bouche et le nez avec le coude ou un mouchoir en cas de toux et d’éternuement, d’utiliser des mouchoirs en papier à usage unique et les jeter et de limiter les contacts avec les personnes malades.