La presse salue aujourd’hui son retour comme l’ont fait les milliers de spectateurs du camp Nou de Barcelone. Après un an d’interruption, Eric Abidal est rentré à la 70e minute dans le match de foot qui opposait samedi l’équipe de Barcelone à celle de Majorque. L’arrière français ne revient pas d’une blessure banale, il a subi une transplantation du foie.
« Après six mois de convalescence, il a effectué deux mois d’entraînement individuel, avant de reprendre les séances collectives, en attendant le feu vert médical », explique le journal La Croix. Pour Fabrice Bryand, ancien médecin de l’équipe de France, ce retour gagnant marque une double victoire. « Une transplantation hépatique, précise-t-il au Parisien, est une compétition contre soi-même ». Le challenge fait partie de la vie des grands sportifs. « Cet aspect mental a favorisé son retour », note le médecin.
Mais le joueur de 33 ans peut également avoir « une pensée pour les médecins », ajoute le quotidien. « Ce qui est arrivé à Abidal, concède Fabrice Bryand, ce n’est pas un miracle, mais une prouesse médicale ».
Elle devra cependant être confirmée. « Avec les poumons et les reins, le foie est l'une des trois usines d'élimination de notre corps, explique le médecin. Un sportif sollicite beaucoup le système énergétique et donc le foie. Le problème n'est pas le fonctionnement de l'organe, mais le fait de ne pas le rejeter ». Cette force de caractère que le footballeur de Barcelone a mis pour revenir au plus haut niveau de la compétition, il devra encore en user pour observer une hygiène de vie sans faille. La moindre infection peut avoir des conséquences redoutables. L’international tricolore connaît les contraintes des traitements anti-rejets. Mais ce retour au premier plan est déjà pour lui une grande victoire contre la maladie. « Il se peut que je sois un exemple pour ceux qui luttent comme j’ai lutté, mais c’est sans le vouloir », a-t-il simplement commenté à l’issue du match.