Un traitement si incommodant qu’il pousse les malades à l’interrompre. C’est ce qu’ont constaté des chercheurs britanniques avec la metformine, le traitement le plus répandu contre le diabète de type 2 et celui recommandé en première intention par toutes les agences du médicament. Issus de l’université de Surrey en Angleterre, leur étude a été publiée dans la revue Diabetes, Obesity and Metabolism.
Une méga-étude
Les chercheurs ont étudié 1,6 million de patients diabétiques de type 2. Grâce aux données d’essais cliniques et d’études d’observation, ils ont récolté des informations sur leur adhésion au traitement, qu’il soit par injection ou par comprimé. Les chercheurs se sont rendus compte que la metformine est le traitement le moins bien suivi : 30% des doses prescrites ne sont pas prises par les patients.
A l’inverse, pour l’un des traitements les plus récents, les inhibiteurs de la DPP-4, le suivi de la prescription est plutôt bien respecté. Seulement 10 à 20% des doses prescrites ne sont pas prises.
Des effets secondaires moindres avec les inhibiteurs DPP-4
Les scientifiques se sont intéressés aux liens entre ce manque d’adhésion au traitement et les effets secondaires de ceux-ci. La metformine en a de nombreux, notamment liés au système intestinal : flatulences, diarrhées, manque d’appétit... A l’inverse, les inhibiteurs DDP-4 sont très bien tolérés par l’organisme.
Lorsque les malades doivent prendre leur traitement plusieurs fois par jour, le risque d’abandon existe aussi. Pour les chercheurs, ces résultats montrent l’importance d’un dialogue entre patients et soignants sur les traitements et sur la pénibilité de leurs effets secondaires.
En France, 5% de la population est diabétique. D’après l’Organisation mondiale de la santé, en 2030, le diabète sera la septième cause de décès dans le monde.