Comment mesurer l’évolution de l’espèce humaine ? Trois critères se distinguent : les records sportifs, l’espérance de vie maximale et la taille des populations. Le professeur de physiologie Jean-François Toussaint a réalisé une étude regroupant les trois critères, une première. Résultat, notre espèce se retrouve face à un plafond : ”On nous survend un certain nombre de choses, assume le professeur. Notre humanité ne progresse plus autant qu’elle l’a fait jusqu'à présent." Il se base sur le fait que notre génome n’a pas la capacité de grandir indéfiniment. Les êtres humains se construisent avec des contraintes externes, telles que l’apesanteur. D’où l’importance des records sportifs. Sauter le plus loin ou le plus haut possible, c’est défier ces lois.
Les règles du vivant priment
Face à ce constat, des courants émergent. Pour les records sportifs, seuls le dopage et les avancées techniques (combinaisons spéciales en natation notamment) peuvent changer la donne. La taille moyenne de notre espèce semble vouée à stagner. En revanche, le grand combat concerne la longévité. Les transhumanistes en font leur idéal. Pour Jean-François Toussaint, la technologie et le transhumanisme n’auront jamais le pouvoir ni l’impact que peuvent avoir les règles du vivant. Il voit surtout en ce mouvement une sorte de business de ”la mort de la mort”. Sans pour autant nier l’intérêt que suscitent ces travaux. Leur crédo se situe simplement à l’exact opposé des conclusions du physiologiste. Ils prêchent la vie jusqu’à 500 ans, lui voit une limite atteinte par l’Homme, si ce n’est des ”régressions dans certains pays”.