Nous savons que l'exercice physique est bon pour la santé et capable de ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Mais les raisons exactes de ce phénomène demeuraient jusque là inconnues. Le chercheur agrégé en médecine Wenbo Zhou et Curt Freed, professeur de médecine et chef de la division de pharmacologie clinique et de toxicologie à l'Université du Colorado Anschutz Medical Campus, ont mené une étude sur le sujet. Comment la pratique d’une activité physique fait-elle barrage à la maladie de Parkinson ?
Pour la première fois grâce à un modèle murin, les scientifiques ont démontré que l'exercice sur une roue pouvait arrêter l'accumulation de la protéine neuronale alpha-synucléine (la protéine de la maladie de Parkinson, qui s’agrège en amas dans les neurones à dopamine du cerveau et les détériore) dans les cellules cérébrales. Les souris utilisées pour mener cette expérience présentaient toutes des symptômes de la maladie de Parkinson en milieu de vie. A l’âge de 12 mois, des roues ont été placées dans leurs cages. "Après trois mois, explique Wenbo Zhou cité par le site EurokAlert!, les animaux en exercice ont montré une évolution dans leur mouvement et leur fonction cognitive contrairement à ceux dont les roues avaient été verrouillées".
Le gène DJ-1, la solution ?
Mais les scientifiques se sont aperçus que chez les souris, l'activité physique augmentait la sécrétion d'un gène protecteur clé appelé DJ-1. En testant des souris qui manquaient de ce gène, ils ont découvert que leur capacité à courir avait fortement diminué, suggérant que la protéine DJ-1 était nécessaire pour effectuer un mouvement normal. "Nos résultats indiquent que l'exercice peut ralentir la progression de la maladie de Parkinson en activant le gène protecteur DJ-1 et en empêchant ainsi l'accumulation anormale de protéines dans le cerveau", explique Curt Freed.
La maladie de Parkinson est causée par la mort des cellules cérébrales qui produisent à l’origine, une substance chimique appelée dopamine. Sans elle, il est impossible d’effectuer des mouvements de façon volontaire. La plupart des personnes atteintes de la maladie de Parkinson prennent un traitement oral, destiné à reproduire cette dopamine et leur permettant ainsi de se lever et de bouger. Selon les chercheurs de l’étude, ces nouvelles découvertes pourraient avoir un réel impact pour les patients. "Nos expériences montrent que l'exercice peut agir au cœur du problème de la maladie de Parkinson", conclut Curt Freed. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui font du sport sont susceptibles d’empêcher leurs cellules cérébrales de mourir".