L'Etat a été condamné in fine par la cour administrative d'appel de Nantes à verser plus de 190.000 euros à une secrétaire médicale qui a souffert de troubles musculaires inflammatoires à la suite d'une vaccination contre l'hépatite B, selon l'AFP. Cette vaccination est en effet obligatoire pour cette profession dans le code de la santé publique.
La secrétaire médicale, âgée de 64 ans aujourd’hui, a reçue cette vaccination contre l'hépatite B en mai 1994, suivie de 3 rappels. Elle a souffert, à partir du mois de juillet 1994, de troubles divers avec notamment des douleurs musculaires et une fatigue généralisée. Ces manifestations peuvent correspondre à une maladie inflammatoire assez rare, pour le moment identifiée uniquement en France, la « myofasciite à macrophage ».
Une condamnation en appel
Le tribunal administratif d'appel de Nantes a imposé « la somme mise définitivement à la charge de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam) au profit de Mme L. [...] fixée à 190 751,19 euros », selon une décision rendue vendredi 22 décembre. L'Oniam devra verser également 1 500 euros de frais de justice.
Lors de procédures antérieures, le Conseil d'Etat avait estimé en mai 2016 que « le lien de causalité entre la vaccination contre l'hépatite B subie par Mme L. dans le cadre de l'obligation vaccinale liée à son activité professionnelle et la myofasciite à macrophages dont elle souffre doit être regardé comme établi et de nature à ouvrir droit à réparation à son profit au titre de la solidarité nationale ».
Une contradiction médecine-justice
Une équipe de chercheurs de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, avait suggéré il y a quelques années un lien entre l’aluminium utilisé dans les vaccins, la lésion au site d’injection qui contient des traces d’aluminium (comme un tatouage contient de l’encre) et l’existence de symptômes inflammatoires chroniques non spécifiques tels que fatigue, douleurs musculaires ou articulaires ou troubles cognitifs dénommés « myofasciite à macrophages ». L’aluminium est, en effet, indispensable pour la plupart des vaccins non-vivants afin de renforcer leur efficacité.
L’analyse indépendante de ces travaux par d’autres équipes de chercheurs n’a pas permis à ce jour de démontrer l’existence de ce lien. Par ailleurs, cette maladie n’a pratiquement pas été observée hors de France alors que les vaccins contenant de l’aluminium sont utilisés partout dans le monde.
Pas de lien entre vaccin contre l’hépatite B et maladies inflammatoires
Au vu des données disponibles à ce jour à l’échelle internationale, avec un recul d’utilisation de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées, l’innocuité des sels d’aluminium contenus dans les vaccins en général, et dans celui contre l’hépatite B en particulier, ne peut être remise en cause selon l’INSERM.
De la même façon, de nombreuses études réalisées entre 1996 et 2004 ont rejeté tout risque, et éliminé le lien suspecté entre la vaccination contre le virus de l’hépatite B et des maladies auto-immunes graves chez l’adulte, que ce soit concernant des atteintes neurologiques de type sclérose en plaques ou d’autres maladies auto-immunes.
Lorsqu’une société perd ses repères et s’éloigne des valeurs du « Siècles de lumières », il semble que ce soit désormais à la justice de dire la vérité médicale, même si elle ne correspond pas à la vérité scientifique.