Dans le dernier bulletin épidémiologique des réseaux Sentinelles, le « seuil épidémique » est dépassé sur toute la France, en dehors de la Corse qui est en situation pré-épidémique.
L’activité grippale est en forte hausse par rapport aux semaines précédentes et le nombre de malade grippé dépasse désormais 510 malades pour 100 000 habitants dans la région la plus touchée : l'Ile-de-France. Avec 495 cas pour 100 000 habitants, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se classe en deuxième position, juste devant la Bretagne (432 cas).
L’âge médian des malades est de 26 ans mais les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés. Ils représentent 56% des passages pour syndrome grippal en milieu hospitalier selon Santé Publique France. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation pour grippe a été estimé à 0,1% et elles affectent principalement les personnes âgées (33% ont 75 ans ou plus), ainsi que les enfants de moins de 5 ans (22%)
Un virus A de type H1N1 en métropole
Il y a 3 virus en circulation en métropole : le virus A H1N1 (21,3%), le virus A H3N2 (4,4%) et le virus B (8,1%), mais cette situation peut encore changer.
La répartition est donc différente de celle de l’année dernière où c’était le H3N2 qui avait été responsable de l’épidémie : un virus qui avait entraîné de nombreuses complications chez les personnes âgées et affaiblies.
L’épidémie 2016-2017 a été à l’origine de plus de 1 500 hospitalisations en réanimation et près de 14 400 décès, essentiellement chez des personnes à risque qui n’étaient pas vaccinées.
La vaccination reste possible jusqu’au 31 janvier
La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière, qui a débuté le 6 octobre, se terminera le 31 janvier. Comme le pic de l’épidémie ne devrait pas être atteint avant encore 2 semaines. La Direction générale de la santé, l’Assurance Maladie, et Santé publique France, rappellent que la vaccination reste le meilleur moyen pour se protéger contre la grippe et en limiter les complications.
Le vaccin contient les deux virus de type A retrouvés dans les prélèvements virologiques des malades actuels, mais aussi celui de type B. Il n’est donc pas trop tard pour se faire vacciner, car la protection devient effective en seulement deux semaines.
Quelles sont les complications de la grippe ?
Chez les adultes jeunes et les enfants en bonne santé, la grippe est seulement gênante, mais une fatigue et une toux sèche peuvent fréquemment persister pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Chez les personnes fragiles (sujets âgés, immunodéprimés, femmes enceintes…) ou ayant une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…), la grippe est moins bien supportée avec des complications potentiellement mortelles : une infection pulmonaire bactérienne grave (ou « pneumonie »), ou une décompensation, ou une aggravation de la maladie chronique préexistante (diabète, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, mucoviscidose...).
Les nourrissons, en particulier ceux de moins de six mois, sont très à risque. Comme ils ne peuvent pas encore bénéficier du vaccin, ils doivent être protégés par leurs proches grâce aux « gestes barrière » : isolement au domicile pendant l’épidémie, lavage systématique des mains et vaccination de l’entourage familial.
Il est possible de se protéger
Lors d’une infection, les virus de la grippe vont contaminer le malade par voie respiratoire. Inhalés avec l’air infecté, les virus vont se déposer sur les cellules qui tapissent la surface des voies respiratoires : la gorge et les bronches. Il va ensuite y pénétrer et détourner les moyens de production de la cellule à son profit pour se multiplier. La libération des virus ainsi fabriqués aboutit à la destruction de la cellule.
Santé publique France recommande donc de se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, de porter un masque quand on a un syndrome grippal (limiter la diffusion du virus lors de la toux et des éternuements), de se couvrir la bouche et le nez avec le coude ou un mouchoir en cas de toux et d’éternuement, d’utiliser des mouchoirs en papier à usage unique et les jeter et de limiter les contacts avec les personnes malades.