Trouver certains spécialistes, et en particulier un gynécologue est désormais très difficile. C'est la conséquence de la mauvaise répartition des compétences médicales dans notre pays et le manque de popularité de cette spécialité auprès des médecins généralistes qui estiment qu'il s'agit d'une concurrence non justifiée.
Dans les grandes villes, les gynécologues sont certes plus nombreux mais n’acceptent plus de nouvelles patientes ou pratiquent des tarifs prohibitifs. Dans les petites villes ou les villages, il n’y en a plus et il faut parcourir des kilomètres pour en trouver un et le consulter.
Selon les chiffres de l'Ordre des médecins, une quarantaine de départements sont plus particulièrement atteints : Dordogne, Lot, Aveyron, Haute-Loire, Ain, Jura, Yonne, Eure, Nièvre, Mayenne et Creuse, sont même sur des densités très faibles. Six départements n’ont même aucun gynécologue médical.
Une baisse de 40% des gynécologues en 10 ans
Les chiffres du conseil de l’ordre sont spectaculaires : entre 2007 et 2017, le nombre de gynécologues a chuté de 41,6% ! Ils ne sont plus que 1 136 pour près de 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans.
Et la chute pourrait continuer sur un rythme encore plus rapide dans les prochaines années. Désormais entre 60 et 70 gynécologues médicaux sont formés chaque année, mais c’est insuffisant pour compenser les très nombreux départs à la retraite, car 62% des gynécologues médicaux en activité ont plus de 60 ans.
Selon le baromètre de l’accès aux soin développé par le cabinet de conseil Jalma, le délai d’accès à un gynécologue dépasse un mois dans la plupart des régions et 2 mois dans les 2 régions du Sud-Ouest.
Gynécologue médical ou gynéco-obstétricien
Le gynécologue médical s’occupe spécifiquement de la contraception, de la stérilité et des troubles du cycle, ainsi que des troubles de la ménopause. Il intervient également beaucoup dans le dépistage des cancers gynécologiques. Le gynécologue-obstétricien s’occupe surtout de la grossesse et de l'accouchement, ainsi que des opérations chirurgicales en gynécologie.
En 1987, la gynécologie médicale n’était reconnue qu’en France et pas en Europe. Considérée comme non primordiale, il y a eu un arrêt de la formation des gynécologues généralistes de 1987 à 2003, sans pour autant augmenter le nombre de gynécologues-obstétriciens.
La raréfaction des gynécologues s’accompagne d’une augmentation des tarifs de la consultation. Selon une enquête du Monde, seuls 38% des gynécologues se limiteraient à une consultation à 30 euros. Ils ne seraient même plus que 18% à Paris. Une situation qui pourrait s’améliorer avec la renégociation des tarifs conventionnels.
En pratique, si l’on ne trouve pas de gynécologue, on peut parfaitement s’adresser à son médecin généraliste, il est parfaitement formé pour faire les actes de dépistages du cancer et les prescriptions de pilules ou la prise en charge de la ménopause. Cependant, beaucoup de femmes sont encore réticentes à le faire dès lors qu'il s'agit de problèmes gynécologiques. Les sages-femmes libérales spécialisées peuvent également assurer un suivi de prévention.