Vendu comme un e-liquide pour cigarettes électronique faisant planer, le « Buddha blues » serait composé d’un cannabis de synthèse dont l’effet serait équivalent à une concentration à 95% de THC (ou tétrahydrocannabidiol), le principe psychoactif du cannabis. A cette dose, ce composé aurait un effet hallucinatoire. À Brest, les enquêteurs ont arrêté un jeune importateur de 17 ans et trois revendeurs.
Le « Buddha blues » accessible sur le Darknet
Les petites fioles bleu turquoise ont été achetées très simplement et pour seulement quelques dizaines d'euros sur le « darknet ». Plusieurs élèves mineurs d'un centre de formation de Brest en ont consommé début décembre et la police a été alertée par le chef d'établissement devant les effets dévastateurs.
Après une phase de relaxation, la montée est très brutale avec paralysie, tachycardie, perte de repères, hallucinations, crise de paranoïa… certains élèves ont du être hospitalisés. Vendu comme un e-liquide qui fait planer, le « Buddha blues » est très puissant et provoque des crises de démence : une défonce totale chez les adolescents.
Un produit presque légal
Les fiole d'e-liquide bleu ont été saisies pour être expertisées. Elles contiennent un dérivé de synthèse du cannabis, comme la police en a déjà saisi en France, avec une activité très puissante : équivalente à 95% de THC. A cette concentration, ces produits ont une activité psycho-hallucinatoire, bien loin de la joyeuse relaxation. Le pire est que ces produits ne sont pas forcément illégaux : soit ils sont inconnus des services de toxicologie, soit ils sont dans une catégorie floue au plan juridique, ce qui permet aux adeptes de s’en procurer presque légalement.
Il en est ainsi du cannabidiol qui est légal en France s’il est sous forme de médicament. Or, à ce jour, comme il n’existe pas encore de médicament de la sorte en France, les vendeurs de différents e-liquides se sont enfoncés dans la brèche. Même si rien ne prouve, à ce jour, l'absence de dégâts que ces produits pourraient causer. Et les autorités sanitaires sont quelque peu dépassées par la vitesse de mise à disposition de nouvelles molécules, dès que les anciennes sont classées illégales.
Une alerte de l’Académie de Médecine
Ces dernières années le phénomène a pris une telle ampleur que l’Académie de médecine a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Un jeune Français sur deux qui meurt dans un accident de la route a consommé du cannabis, ou une de ses dérivés, et la consommation de cette substance est souvent associée à des troubles psychiques, comme la schizophrénie. Une inquiétude appuyée sur le fait que de nombreux jeunes commencent à consommer du cannabis dès l’âge de 12 ans.