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QUESTION D'ACTU

Urgences saturées

L’épidémie de grippe est générale en Europe et les hôpitaux sont débordés

L’épidémie de grippe, plus intense que l'année dernière, est désormais installée sur toute l'Europe. Elle a atteint son pic dans les Haut-de-France et les hôpitaux franciliens sont débordés... alors que l’épidémie de gastroentérite arrive.

L’épidémie de grippe est générale en Europe et les hôpitaux sont débordés spotmatikphoto/epictura


  • Publié le 29.12.2017 à 13h50
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  • Mise à jour le 01.01.2018 à 16h09
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Avec des urgences saturées, les médecins et les personnels soignants des hôpitaux ont besoin d’aide. A Paris, la direction de l'assistance Publique a renforcé au niveau 2 le plan « épidémies hivernales » dans tous les hôpitaux de l’assistance publique de la région francilienne, une région où le pic de l’épidémie grippale n’est pas encore atteint, mais où la gastroentérite arrive.
En Europe, tous les pays sont touchés, mais l'épidémie prédomine à l'Ouest. Le principal virus de la grippe, le virus A(H1N1) coexiste avec d'autres virus A et B qui sont inclus dans le vaccin actuel. En dépit des hospitalisations nombreuses, pas de sur-mortalité liée à la grippe par rapport à l'année dernière.

L’épidémie se renforce à Paris

Avec 510 cas grippaux recensés pour 1000 habitants en Ile-de-France, les hôpitaux franciliens sont appelés à renforcer leurs mesures d’organisation pour faire face à un nouveau pic de consultations prévu ce week-end.
« Le nombre de recours aux urgences pour syndrome grippal est très élevé, supérieur à celui observé au pic de l’épidémie de l’année dernière, tant pour les adultes qu’en pédiatrie », explique l’AP-HP dans un communiqué.
Il s’agit de « faire face à la situation actuelle et de continuer d’organiser l’accueil des patients après le long week-end de Noël », mais surtout, il s’agit « d’anticiper un nouveau pic d’activité probable lors du week-end du Nouvel An ».

Niveau 2 du plan « épidémie hivernales »

Le niveau 2 du plan est déclenché dès l’apparition des premiers signes d’un impact épidémique sur l’activité hospitalière. Il permet de « renforcer les mesures d’organisation mises en place en période hivernale pour maintenir le maximum de capacités d’accueil ».
Cela passe notamment par la mise en place de cellules de crise au niveau des 12 groupes hospitaliers et de la direction générale de l’APHP avec un suivi quotidien des indicateurs d’activité et de la disponibilité en lits. Cela passe aussi par une séries de mesures graduées telles que :

  • Des sorties anticipées de certains malades et de l’aide au maintien à domicile avec le soutien des équipes de l’Hospitalisation à Domicile de l’AP-HP pleinement mobilisées,
  • La déprogrammation de certaines activités programmées moins urgentes,
  • Le regroupement des malades atteints d’infections respiratoires,
  • Des mesures « d’hébergement » dans un service de spécialité différente, limité dans le temps et organisé en terme de prise en charge médicale,
  • L’ouverture supplémentaire de lits. Cette année comme c’est le cas habituellement à cette période, un peu plus de 80 % des lits médecine-chirurgie-obstétrique sont ouverts à l’AP-HP cette semaine. Des réouvertures de lits sont prévues la semaine du 1er janvier (90%) et la semaine du 8 janvier avec la fin des vacances scolaires (près de 100%).

L’épidémie atteint son pic dans le Nord et s’étend ailleurs

Dans le dernier bulletin épidémiologique de Santé Publique France, le seuil épidémique est dépassé sur toute la France, en dehors de la Corse.
L’activité grippale est en forte hausse par rapport aux semaines précédentes et le nombre de malades grippés dépasse désormais 349 malades pour 100 000 habitants. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité.
Il y a eu 6213 passages aux urgences pour syndrome grippal dont 522 (8%) hospitalisations. Les hospitalisations concernent principalement les personnes âgées (33% ont plus de 75 ans) et les enfants de moins de 5 ans (22%). Sur les hospitalisations, 203 malades ont été admis en réanimation depuis la semaine 45 et 18 d’entre eux sont décédés.
Parmi les malades admis en réanimation, l’âge moyen est de 57 ans et la majorité a des facteurs de risque. Parmi ceux dont le statut vaccinal est connu, 57% ne sont pas vaccinés. Les acteurs de la grippe pensent que cette épidémie sera plus importante que l’année dernière.

Un virus A de type H1N1 en métropole

En semaine 51, 72% des prélèvements des réseaux Sentinelles sont positifs, une proportion en augmentation. Il s’agit en majorité de virus de type A (79%) dont 56% de H1N1 et 12% de H3N2. Les virus de type B représentent 21% des virus isolés. Les proportions sont globalement les mêmes dans les prélèvements hospitaliers et chez les malades admis en réanimation.
La répartition est donc différente de celle de l’année dernière où c’était le H3N2 qui avait été responsable de l’épidémie : un virus qui avait entraîné de nombreuses complications chez les personnes âgées et affaiblies. L’épidémie 2016-2017 a été à l’origine de plus de 1 500 hospitalisations en réanimation et près de 14 400 décès, essentiellement chez des personnes à risque qui n’étaient pas vaccinées.
L’épidémie progresse Outre-Mer avec un passage en épidémie aux Antilles et en phase pré-épidémique en Guyane. A la Réunion, l’épidémie de grippe est terminée (hémisphère sud) avec une seule vague particulièrement intense.

L’épidémie de gastroentérite arrive

Si ce n’était que la grippe, mais la France doit faire face à une 2e épidémie : la gastroentérite arrive, comme chaque année, mais un peu plus tôt. Un chevauchement qui va aggraver la congestion des urgences et de tout le système de soin.
D’après Santé Publique France, l’épidémie de gastroentérite a atteint les régions Grand-Est, PACA, Auvergne-Rhone-Alpes, Occitanie et Hauts-de-France. La Normandie, la Bretagne, la Corse et l’Ile-de-France sont elles en activité pré-épidémique. Ceci se traduit par une nette augmentation des consultations aux urgences et en médecine générale. D’après les analyses, un norovirus est impliqué dans la moitié des cas.

Il est possible de se protéger

Lors d’une infection, les virus de la grippe vont contaminer le malade par voie respiratoire. Inhalés avec l’air infecté, les virus vont se déposer sur les cellules qui tapissent la surface des voies respiratoires : la gorge et les bronches. Il va ensuite y pénétrer et détourner les moyens de production de la cellule à son profit pour se multiplier. La libération des virus ainsi fabriqués aboutit à la destruction de la cellule. Pour la gastroentérite, il s'agit d'une contamination qui est portée par les mains et les objets touchés par les malades donc la désinfection est très importante.

Santé publique France recommande donc de se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, de porter un masque quand on a un syndrome grippal (limiter la diffusion du virus lors de la toux et des éternuements), de se couvrir la bouche et le nez avec le coude ou un mouchoir en cas de toux et d’éternuement, d’utiliser des mouchoirs en papier à usage unique et les jeter et de limiter les contacts avec les personnes malades.

En cas de gastroentérite, il faut se laver les mains fréquemment (avant de préparer les repas, avant de manger, après être allé aux toilettes...) ; il faut nettoyer les surfaces qui sont fréquemment touchées par tout le monde telles que les poignées de porte, le téléphone, les toilettes, les lavabos ; les essuie-mains doivent être changés régulièrement ; il faut éviter de partager les verres et les couverts à table ; les personnes qui ont une diarrhée ne doivent pas intervenir dans la préparation des repas.


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