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Yersinia Pestis

Bubonique ou pulmonaire, une épidémie de peste très inquiétante à Madagascar

Par Camille Sabourin

Oubliée en Occident, où elle a pourtant fait des ravages au Moyen-Age, la peste n’a pour autant pas disparue. Elle est désormais endémique dans certaines régions du monde, y compris au Etats-Unis, et elle a flambé cette année à Madagascar.

mihtiander/epictura

Bien qu’étant désormais sous contrôle, l’épidémie de peste a été franchement inhabituelle cette année à Madagascar.
Chaque année, ce sont plus de 300 cas de peste qui sont recensés à Madagascar pendant la saison épidémique, laquelle court de septembre à avril. Mais cette année, ce sont 2 348 Malgaches ont été infectés par la bactérie Yersinia pestis, et parmi eux, 202 ont succombé à la maladie.
Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, chaque année dans le monde, environ 600 personnes attrapent la peste et de 2010 à 2015, on a enregistré 3248 cas de peste dans le monde, dont 584 mortels.

Une épidémie plus grave

Contrairement aux années précédentes, les trois quarts des malades étaient cette année atteints de la forme pulmonaire de la peste, nettement plus grave et plus mortelle que la forme bubonique.
Si la forme bubonique est transmise par les puces qui se développent sur les rongeurs, la forme pulmonaire se transmet par les gouttes de salives qui sont en particulier expulsées au moment de la toux. L’infection pulmonaire est responsable d’une maladie foudroyante, qui peut tuer entre vingt-quatre et soixante-douze heures.
Autre nouveauté 2017, l’épidémie de Madagascar a été quasi-générale et elle a touché les grandes villes, notamment la capitale, Antananarivo, alors qu’elle touchait uniquement les zones rurales les autres années.

Une épidémie sous contrôle

Aidé par l’OMS, la réponse du gouvernement a été énergique.
Il a fait fermer les écoles et les universités pour entreprendre une désinfection et limiter la propagation. Des barrages sanitaires ont été installés sur les principaux axes routiers du pays et à l’entrée des lieux de rassemblement et des agents y étaient chargés de contrôler la température des voyageurs. Le gouvernement a également mis en place un numéro vert et a fait diffuser des messages de prévention. Cette réponse sanitaire a été efficace.

Le 27 novembre, le ministère de la Santé a officiellement proclamé « la fin de cette épidémie de peste pulmonaire urbaine », mais la surveillance doit absolument continuer.