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Football et dopage

Le monde du football ne peut pas échapper au dopage

Par le Dr Axel de Saint-Cricq

Le dopage a toujours été le monde de l’hypocrisie. Les enjeux financiers l’emportent toujours sur les enjeux de santé. Il a fallu les aveux de Lance Armstrong pour affirmer ce que tout le monde savait ce que tout le monde disait. Le fameux Off ; On dira que dans le monde du foot le « Off » est plutôt vigoureux…

Maxisports/epictura
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D’abord les faits : à la différence de sports comme l’athlétisme ou le cyclisme, il n’ y a pratiquement pas de contrôle positifs dans le football… Mais il y a aussi très peu de contrôle : 1000 fois moins que chez les cyclistes, pour lesquels la pression de l’opinion publique est forte. Pour l’athlétisme on dit toujours qu’une fédération qui cherche est une fédération qui trouve…

Il y a aussi le fait que les tricheurs ont toujours un temps d’avance sur la détection, car il n’y a pas de dopés sans complicité médicale. Le produit le plus récent ne sera jamais détecté. Car le contre test est mis au point quasiment instantanément.  Par de grands professeurs qui ont pignon sur rue. On les connaît parfaitement bien dans le monde scientifique.

Le contrôle anti dopage, en fait,  est pour les pauvres et les désorganisés.

Dans les grands congrès de médecine, il n’y a pourtant pas d’omerta. Par exemple au grand congrès sur les maladies du sang, là où est née l’EPO; Parce qu’il ne faut jamais oublier que l’EPO est un médicament exceptionnel qui change la vie de milliers de cancéreux. Lors d’une des dernières éditions, une société de biotechnologie parmi les plus brillantes, a présenté le successeur de l’EPO. Plus efficace, presque sans effets secondaire et surtout… indétectable, du moins pendant quelques années. Si les médecins spécialistes ont cette info,  on peut être certain que les préparateurs de l’ombre l’ont aussi et doivent déjà faire les tests sur leurs poulains les moins scrupuleux. Ce type de dopage ne peut pas avoir de fin, car c’est un puits sans fond.

Michel Platini défend, lui,  un argument  selon lequel, le dopage ne servirait à rien dans le football parce que c’est un sport trop technique…

En clair la dope pour les bourrins de cyclistes… et les footballeurs : tous des saints !  Dans une  passe millimétrée de 40 mètres de Platini, une reprise de volée de Zidane ou un enchaînement de dribbles  de Messi, dur de dire  où peut se situer le dopage. Certes. Mais il y a aussi les mystères du dernier quart d’heure. Le « money time ». C’est certain que, pour pouvoir courir 90 minutes presque sans arrêts, l’EPO et l’hormone de croissance pourraient se révéler déterminants. C’est d’ailleurs le reproche que l’on a fait aux footballeurs des années 90 en particulier les Italiens. Et il ne faut pas oublier que le procès de la Juventus  qui a débouché en 2004 sur de la prison ferme.

Le dopage de récupération ;

On dit aussi que la « préparation médicale » existe  pour éviter les pépins musculaires…La vraie frontière  est là: Font Romeu, c’est de l’EPO naturelle, est-ce  déjà du dopage comme les bains hyper froids voire les transfusions sanguines… Est-ce qu’on dope ? est-ce qu’on répare ? Les spécialistes entre eux s’affrontent dans des débats qu’il ne faudrait pas faire écouter puisque ce sont les recettes qui se discutent. Et il faut ajouter à cela quelques expérimentations animales stupéfiantes… Le dopage étatique reste d’actualité… On a parlé de la Chine, de la Russie mais aussi de la Jamaïque. Pas en foot…

Reste une vraie question: est-ce que raisonnablement cela gâche la fête qu’il y ait dopage ou pas ?…

Ne pas se faire prendre est la règle d’une civilisation qui met le politiquement correct au premier rang de ses principes.  Il vaut mieux acquitter un coupable que condamner un innocent. Et on peut aussi se dire qu’au nom de ceux qui ne se dopent pas, et qui méritent notre plus absolue admiration, et de nos joies d’enfants adultes, qu’on peut tolérer les autres, les tricheurs. Eux savent et ce n’est pas la meilleure place.