Malgré une consommation en recul de 50% en 50 ans, l’alcool reste la 2e cause de mortalité évitable en France, juste derrière le tabac.
Deux facteurs sont particulièrement importants en terme de risque d’évolution vers l’addiction : l’âge de début de la consommation d’alcool et l’âge de la première ivresse. Selon les chiffres d’un rapport de l’institut National de Veille Sanitaire (INVS), un collégien sur six et trois lycéens sur cinq ont déjà été ivres.
La soirée du réveillon du 31 décembre va être le théâtre de nombreuses initiations, différentes de ce qu’elles étaient autrefois…
Importance de l’âge
Le cerveau encore incomplètement mature des adolescents est beaucoup plus vulnérable qu’un cerveau adulte à l’alcool, notamment à son caractère toxique et addictif.
La consommation régulière (estimée à plus de 10 fois par mois), reste marginale chez les collégiens, mais il faut alerter les adolescents et leurs parents d’ailleurs, sur le phénomène dramatique de la cuite, qui aujourd’hui porte un autre nom : le « Binge drinking ». Un autre nom, pour un phénomène différent de celui que l’on appelle en France, la cuite. La cuite, c’était autrefois le dépassement d’un seuil qu’ignorait celui qui n’avait jamais trop bu, celui de l’état de malaise. Mais, aujourd’hui, les adolescents en font une sorte de jeu, de défi, en parlant de « défonce », de « montées et de descentes », vocabulaire réservés autrefois aux drogues dures comme l’héroïne.
Les médecins donnent à cette cuite un nom plus politiquement correcte, le « Binge Drinking », qui signifie plus de 3 verres par heure… Avec un risque réel, soit de problèmes médicaux immédiats : les 15-24 ans représentent 17% des passages aux urgences pour intoxication éthylique aiguë, soit d’une dépendance forte et rapide.
L’effet de la parité
Autre phénomène nouveau : l’alcoolisme des jeunes filles : le pic de l’alcoolisme aigu est de plus en plus précoce, surtout chez la jeune fille. D’une femme repérée comme alcoolique pour 12 hommes en 1960, on est proche, aujourd'hui, de la parité, en particulier chez les Américains.
Un alcoolisme féminin très particulier, solitaire, qui se pratique de façon cachée, avec un fort sentiment de culpabilité.
C'est aussi un alcoolisme qui se complique vite car la femme ne dégrade pas l'alcool de la même façon que l’homme. Son foie est aussi beaucoup plus fragile.
Que dire à un adolescent qui rentrera ivre cette nuit à la maison ?
Les spécialistes de cette addiction sont formels : D’abord, il ne faut pas faire référence à sa propre expérience, le « de mon temps on savait boire » car les jeunes ne boivent plus comme ont pu le faire leurs parents. Ensuite, il faut s’appliquer une règle absolue : ne rien dire sur le moment et attendre le lendemain, car, après avoir fanfaronné, un adolescent admet très souvent les mauvais côtés de l’ivresse lorsqu’il se réveille plutôt nauséeux…