Pendant les fêtes, on mange et on boit beaucoup. Cette orgie de graisses, de sucres et de calories malmène notre foie et notre organisme. Des excès que l’on peut compenser mais faut-il aller jusqu’à ces cures de detox que l’on nous vend à longueur de magazines ?
Herboristerie et algues à gogo
Les cures de detox sont clairement à la mode. Il suffit d’ouvrir les magazines pour s’en convaincre. Les conseils sur les huiles essentielles, les plantes à consommer ou encore les infusions à préparer pullulent.
Mais, il s'agit avant tout de vous vendre quelque chose. La « filière de la détoxification » vend l'idée qu'il est possible d'éliminer de son organisme toutes les impuretés (pesticides, métaux lourds et matières grasses) et de récupérer des organes quasi-neufs. Mais les preuves scientifiques sont légères voire manquent souvent.
Faut-il attaquer le jus de radis noir ? Ce radis noir qui aurait une action détoxifiante et antiseptique sur l’organisme, et permettrait une meilleure élimination des toxines. Faut-il intensifier sa consommation d’ail qui contient des composants soufrés qui agiraient comme agents de chélation des métaux lourds ? Ou de coriande ? Ou prendre des suppléments à base de chlorelle ? Ce sont tous des adsorbants, mais est-ce pour autant utile après les fêtes ?
Pas d’intérêt démontré des cures de detox
Des chercheurs australiens se sont intéressés à cette question et ils ont revu toutes les études réalisée sur les régimes detox dans une étude publiée dans le Journal of Human Nutrition and Dietetics.
Ils ont passé au crible les résultats d’une centaine de recherches plus ou moins rigoureuses sur le sujet : aucune d’entre elles ne prouve de manière scientifique les bienfaits de ces cures.
Une alimentation saine est suffisante
Mieux vaut donc privilégier une alimentation saine et équilibrée les lendemains de fête, plutôt que de se ruer sur la dernière cure detox à la mode.
Si vous avez trop bu au réveillon, mieux vaut éviter de boire à nouveau de l’alcool dans les jours qui suivent pour ne pas malmener un foie et un estomac, déjà très sollicités. Eviter les nourritures riches en matières grasses (viandes grasses, fromages et pâtisseries). Des fruits, des légumes, des viandes maigres, des céréales complètes et beaucoup d’eau seront parfaites. Il est nécessaire aussi de réduire les fritures et le sucre pour revenir au plus vite dans les limites caloriques recommandées. Pas la peine donc de finir la boite de chocolat !
Ne pas négliger l’activité physique
La période des fêtes rime aussi avec bonnes résolutions. Mais avant de se mettre ou se remettre au sport, on peut déjà compenser les apports caloriques en excès en bougeant un peu plus que d’habitude. Promenade de plus d’une heure ou footing de plus de ¾ d’heure pour les plus courageux : faire un peu d’activité physique aide à éliminer les « toxines » et les graisses.
Par contre, il vaut mieux éviter les activités trop intensives les lendemain de fête, et privilégier les activités d’endurance : la natation, la course à pied ou encore le vélo.
Intérêt du sommeil
Les liens entre la surcharge pondérale et le déficit de sommeil sont établis de longue date. Se coucher avant minuit et éviter de se réveiller aux aurores ou, si les aurores sont indispensables, s’attacher à dormir au moins 8 heures, cela repose le corps et le cerveau et c’est mieux pour le métabolisme. Une sieste réparatrice peut avoir son intérêt.
Au final, les régimes detox, quels qu’ils soient n’ont pas démontré plus d’intérêt qu’un régime alimentaire sain. D’autant que les régimes à bases de plantes ou d’extrait de plantes peuvent avoir quelques inconvénients, telle cette jeune anglaise qui avait réussi à se provoquer une maladie avec un régime detox à base de valériane, une plante qui provoque des baisse dangereuses du sel dans le sang (hyponatrémies).
Attention, même vendus en pharmacie, les allégations santé sur les emballages des compléments alimentaires oublient de faire état de leurs effets secondaires.