Des chercheurs du Copenhagen University Hospital ont comparé l'utilité de cinq recommandations publiées depuis 2013 sur la prévention primaire des maladies cardiovasculaires, c’est-à-dire la prévention avant la survenue d’un premier accident cardiovasculaire en contexte d’hypercholestérolémie.
Bien qu'elles reposent sur les mêmes données épidémiologiques, ces cinq recommandations présentent des différences substantielles. Notamment concernant le modèle de prédiction recommandé pour les maladies cardiovasculaires, le seuil de risque ainsi que la prescription des statines contre l’élévation du LDL-cholestérol.
Cette étude est publiée dans la revue Annals of Internal Medicine.
L’Europe se démarque
Les chercheurs ont mené une étude d'observation des événements cardiovasculaires réels pendant 10 ans. Par la suite, ils ont travaillé sur une modélisation pour estimer l'efficacité des différentes recommandations sur 45 750 personnes âgées de 40 à 75 ans qui n'utilisaient pas de statines et n'avaient pas maladie cardiovasculaire.
L'étude montre que le pourcentage de personnes admissibles aux statines est de 44% selon les recommandations de la Société Canadienne de Cardiologie, de 42% pour l'American College of Cardiology (ACC), et de seulement 15% pour les sociétés européennes de cardiologie et d’athérosclérose (ESC et EAS).
Le pourcentage estimé de maladies cardiovasculaires qui aurait pu être évitées en utilisant les statines pendant 10 ans est de 34% pour les canadiens, 34% pour l'ACC, et seulement 13% pour les européens.
Il est clair qu’il existe en Europe une suspicion des malades sur le bénéfice réel des traitements contre le cholestérol. Une opinion négative qui influe sur la façon dont les experts analyse les données scientifiques…ou bien ces mêmes experts insistent plus sur l’approche diététique.