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Méningite fulminante

Jeune homme de Dijon foudroyé par la méningite : une souche dangereuse

Par le Dr Axel de Saint-Cricq

Le jeune homme mort d’une forme fulminante et mortelle de la méningite dans la région de Dijon a été victime d'une souche W, une souche très dangereuse de méningocoque. Fin 2016, 3 cas de méningites à méningocoque W avaient déclenché une campagne massive de vaccinations.

sudok1/epictura

L'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a confirmé que le décès du jeune homme de 23 ans, touché par une forme fulminante de méningite en décembre, est bien lié à une souche très agressive de méningocoque (souche W). 
Une comparaison de la souche avec celle en cause lors de l'épidémie 2016 sur le campus de l'université de Dijon va être réalisée par le Centre national de référence (CNR).

Un an après une campagne de vaccination

Ce jeune homme n’était pas étudiant, mais son infection par le méningocoque est survenue un an après 3 cas de méningite à méningocoques (sérotype W), dont 2 mortels, survenus chez des étudiants dijonnais.
Comme les 3 étudiants ne se connaissaient pas, il avait été évoqué la possibilité d’une contamination à partir d’un porteur sain, ce qui avait déclenché une campagne massive de vaccination sur le campus universitaire de Dijon (14 000 étudiants). Le vaccin, utilisé en dose unique, protège contre quatre souches de méningocoque (sérotypes A, C, Y et W).

La méningite à méningocoque

Chez l’adulte, une méningite se traduit le plus souvent par une association de signes que l’on appelle « syndrome méningé » avec violents maux de tête (« céphalées »), raideur de la nuque, forte fièvre, une intolérance à la lumière (« photophobie ») et des nausées ou des vomissements.
Peuvent apparaître également une somnolence, une confusion mentale, voire des troubles de la conscience, ainsi que des signes neurologiques localisés (paralysies oculaires) et des convulsions.

Une forme fulminante

La forme qui a conduit au décès est donc une forme fulminante de méningite aiguë à méningocoque (ou infection invasive à méningocoque (IIM)). Certaines méningites à méningocoque peuvent, en effet, se traduire très rapidement par des signes d’infection généralisée (« méningococcémie aiguë ») avec septicémie. C’est le cas lorsque apparaît un « purpura fulminans » gravissime et d’évolution très rapide, avec des lésions hémorragiques de la peau.
En cas d’apparition n’importe où sur la peau de taches hémorragiques (taches étoilées rouge vif) ou de bleus (ou « ecchymoses »), ne disparaissant pas à la pression du doigt, il peut s’agir d’un purpura qui doit faire appeler les secours en extrême urgence. 

Plusieurs centaines de cas en France

En 2016, 526 infections invasives à méningocoque ont été notifiées en France. En 2017, 19 cas ont été signalés en Bourgogne-Franche-Comté. La majorité des cas survient de manière sporadique. Le sérogroupe B était majoritaire (51,6 %), suivi par le sérogroupe C (26,5%), le sérogroupe Y (12,3 %) et le sérogroupe W (8,9 %). La mortalité était de 12 % pour l’ensemble des cas. Elle est plus élevée en France pour le sérogroupe W (24 % en 2016).

Une contamination en collectivité

Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l'environnement mais se transmet par la salive.
La plupart des méningites sont contractées dans les conditions de vie courantes, sans lien avec une hospitalisation ou un acte médical.
Le fait de vivre dans une collectivité fermée, et surtout le fait d’être en contact avec une personne atteinte de méningite, sont des facteurs favorisant la survenue de la maladie.