Cela fait des mois que Lactalis savait. Les premières contaminations à la salmonelle ont été constatées en août dernier. L’information a été révélée dans le Canard Enchaîné du 3 janvier.
Des tests avaient été pourtant réalisés par les services vétérinaires en septembre, mais aucune contamination n’avait été signalée. 1300 lots de produits infantiles, fabriqués dans l’usine de Craon en Mayenne, ont été retirés du marché en décembre, en France et à l’étranger.
L’entreprise Lactalis Nutrition Santé a repéré deux fois la présence de salmonelle, en août et en novembre. Les bactéries étaient présentes « sur du matériel de nettoyage et sur le carrelage ». Rien n’a été dit car ce n’est pas obligatoire, légalement, pour ce type d’entreprises de communiquer sur les contrôles réalisés en interne.
Le rapport des services vétérinaires introuvable
De façon surprenante, les contrôles réalisés en septembre par la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Ces tests étaient négatifs en septembre, alors même que l’entreprise a repéré la présence de salmonelles juste avant et après. Un fait qui interroge les experts.
Lorsque le groupe d’enquête nationale des Fraudes s’est rendu sur place en décembre, le rapport de la DDCSPP était introuvable. La fermeture complète de l’usine a été ordonnée par arrêté préfectoral, tan la partie de l’usine qui produit des laits que celle qui produit des céréales.
Rien de nouveau selon Lactalis
Interrogée par Allodocteur.fr, la direction de la communication de Lactalis précise que les autorités ont été informées sur tous ces faits.
« On est dans des activités très contrôlées, et en relation de transparence totale » déclare Lactalis qui précise que les lots contaminés, qui ont été depuis retirés, ont été produits en début d’année et donc antérieurement à cette période.
Une transparence qui avait été remise en cause en décembre par un ancien producteur de lait pour Lactalis, interrogé par Europe 1, qui pensait que des analyses interne avaient été réalisées régulièrement et que Lactalis devait savoir pour la contamination. Mais les souches de salmonelles n’étant pas dangereuses, il pensait que la direction avait « laissé filé ».
Au total, 35 nourrissons ont été contaminés, 16 ont été hospitalisés. Aujourd’hui, tous sont en bonne santé aujourd’hui. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Des plaintes ont été déposées pour « blessures involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui » et « tromperie ».