Dans la perspective des états généraux de la bioéthique, qui doivent se tenir au cours du 1er trimestre 2018, en préalable à la révision de la loi de bioéthique, un sondage Ifop réalisé par La Croix révèle les profonds changements de mentalités sur les sujets de la PMA, de la GPA, de l’euthanasie et des manipulations génétiques sur l’embryon humain.
Forte évolution sur les questions de reproduction
Six Français sur 10 se déclarent favorables à l’extension du droit à la PMA pour les couples de femmes homosexuelles, une nette évolution par rapport à 2013 où ils n’étaient que 47%. De plus, 57% y sont favorable pour les femmes célibataires.
L’analyse en détail du questionnaire révèle qu’il n’y a pas de différences majeures selon les âges et les préférences politiques. Concernant la Gestation pour Autrui (GPA), 64% des Français y seraient favorables, dont 46% pour raisons médicales et 18% dans tous les cas.
Légaliser l’euthanasie
Concernant la fin de vie, 47% des Français pensent qu’il faut légaliser l’euthanasie, 24% qu’il faut légaliser l’euthanasie et le suicide assisté et 18% qu’il faut légaliser uniquement le suicide assisté. Au final, seuls 11% des Français sont opposés au changement.
Dans le sondage, l’euthanasie est définie comme la « possibilité pour un patient souffrant d’une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours ». Quant au suicide assisté, il est lui défini comme la « possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ces jours ».
Manipulations génétiques sous condition
Avant la naissance, et lorsqu’il s’agit de guérir les maladies les plus graves, 80% des Français sont d’accord pour la manipulation génétique des embryons humains.
Par contre, s’il s’agit d’améliorer certaines caractéristiques, comme la taille et la couleur des yeux, de l’enfant à naître, 78% y sont opposés.
Ils sont, par ailleurs, 90 % à déclarer que le don de gamètes doit demeurer gratuit et 80 % à se déclarer en faveur de son anonymat.
Un site internet participatif
Un site internet dédié doit être lancé prochainement afin de recueillir les avis des citoyens français, celui des sociétés savantes et des associations. La mi-janvier serait la date informelle pour le coup d’envoi des états généraux, qui visent à aboutir le 7 juillet 2018, date anniversaire de la loi de bioéthique du 7 juillet 2011.
Les travaux interministériels d’élaboration du projet de loi devraient se tenir parallèlement au déroulement des états généraux, afin de le finaliser au cours de l’été et de le déposer au parlement à l’automne.
Selon les experts, l’ensemble des résultats du sondage résulteraient d’une baisse de l’influence de la religion et d’une monté de l’individualisme : chacun veut désormais vivre sa vie et assumer ses choix comme il l’entend.