Selon le dernier bulletin hebdomadaire du réseau de surveillance de la grippe, le réseau Sentinelle, pour la semaine du 25 au 31/12/17, l’épidémie de grippe se poursuit en métropole, la Corse restait en situation pré-épidémique.
Pas encore au pic
En France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 527 cas pour 100 000 habitants, soit 343 000 nouveaux cas pour la semaine. Durant ces 3 semaines d’épidémie de grippe, 704 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour ce motif.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en Provence-Alpes-Côte d’Azur (778 cas pour 100 000 habitants), Auvergne-Rhône-Alpes (683 cas) et Normandie (593 cas). La quasi totalité des régions métropolitaine a une activité forte, sauf la Corse. L'âge moyen est de 30 ans et la maladie touche autant les hommes que les femmes. Le virus le plus souvent rencontré est le virus A(H1N1) qui est inclus dans le vaccin de l’année, suivi du A(H3N2).
Une épidémie sans danger majeur
Le nombre de personnes ayant consulté un médecin généraliste pour une grippe est passé de 355 000 à 704 000 la semaine dernière. Une épidémie dans les limites de l'habituel donc, mais le pic de la grippe n’est pas atteint et la fréquence des consultations en médecine devrait continuer à augmenter dans les prochaines semaines.
Ce qui est assez inhabituel cette année, c’est la montée très rapide du nombre de passages aux urgences au cours des 3 dernières semaines : dans la semaine du 25 au 31 décembre, Santé Publique France a recensé près de 11 500 passages aux urgences pour grippe ou syndrome grippal, une progression de plus de 80% par rapport à la semaine précédente. Pas de surmortalité
Pas de sur-mortalité
Santé Publique France fait état de 31 morts depuis le 1er novembre, essentiellement parmi les cas graves de grippe admis en réanimation.
Le pourcentage d'hospitalisation reste cependant faible (0,2%).
A ce propos, l’agence rappelle qu’il est encore temps de se faire vacciner. Même si la protection du vaccin ne joue pas à 100%, on sait que la majorité des patients les plus graves, qui sont en réanimation, sont des malades qui ne sont pas vaccinés.
D’autres épidémies concomitantes
L'épidémie de gastro-entérite a aussi progressé sur le territoire par rapport à la semaine précédente. Sept régions sont maintenant en phase épidémique (Hauts-de-France, Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse), six en phase de pré-épidémie, et une seule reste épargnée (Pays de la Loire).
L'épidémie de bronchiolite qui touche les enfants de moins de deux ans progresse également : elle a causé 4 600 passages aux urgences et 715 visites de SOS Médecins (respectivement 6 et 11% de plus que la semaine précédente). Toutes les régions sont en « phase épidémique », à l'exception de l'Île-de-France qui en est sortie après avoir été touchée plus tôt que les autres régions.
Quand consulter un médecin ?
À l’apparition de ces symptômes, il n’est pas nécessaire de se précipiter à l’hôpital ni chez le médecin. Favorisez une consultation chez le médecin s’il s’agit d’un nourrisson, si vous êtes enceinte ou avez plus de 65 ans, ou en cas de maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…)
Il faut aussi consulter s’il y a une brusque aggravation et en l’absence d’amélioration après 72 h.
Quand aller aux urgences ?
En revanche, il faut se rendre directement aux urgences si la grippe paraît très agressive avec une fièvre élevée à plus de 40°C ou mal supportée, et en cas de signes inhabituels : essoufflement au repos ou difficulté pour respirer, toux productive avec expectorations d’aspect purulent, une oppression à la poitrine, des difficultés importantes à bouger, le cou très raide, une sensation de confusion, des convulsions.
Même s’il ne faut pas aller aux urgences « pour rien », la grippe n’est évidemment pas une maladie à prendre à la légère.