Une jeune collégienne de 13 ans est morte d’une méningite foudroyante quelques heures seulement après avoir été admise en urgence au CHU d'Amiens (Somme), selon nos confrère de France 3 Hauts-de-France. Après enquête de l'ARS sur les personnes qui auraient pu être en contact avec la jeune fille, des antibiotiques leur ont été prescrits à tire préventif car ceux-ci auraient pu être contaminés par des projections de gouttes de salive qui surviennent normalement lors d'une conversation.
Le type de la méningite n’a pas encore été identifié mais, du fait du caractère foudroyant de l’infection des méninges, il s’agit très probablement d’une forme fulminante de méningite aiguë à méningocoque C. Si cela est confirmé, une vaccination de l'entourage familial, et des contacts moins proches, sera réalisé. Celle-ci est efficace contre la plupart des serotypes (A, C, Y ou W) de méningocoque C.
La méningite n’est pas une maladie rare
La méningite est une inflammation des enveloppes du cerveau, les méninges. Elle n'est pas grave lorsqu'elle est due à un virus, mais le devient si c'est une bactérie et mortelle si elle n’est pas traitée rapidement.
Il y a environ 8000 cas de méningite par an en France (adultes et enfants) dont près de 2000 sont des formes graves. Chaque année, quelque 500 à 800 personnes sont touchées par une méningite à méningocoque, la forme la plus grave. La plupart sont des nourrissons ou des jeunes enfants. Un sur dix en meurt et 6% de ceux qui y survivent gardent des séquelles importantes. Le méningocoque C est anormalement virulent depuis une dizaine d’années selon les spécialistes.
La méningite à méningocoque
Chez l’adulte, une méningite se traduit le plus souvent par une association de signes que l’on appelle « syndrome méningé » avec violents maux de tête (« céphalées »), raideur de la nuque, forte fièvre, une intolérance à la lumière (« photophobie ») et des nausées ou des vomissements.
Peuvent apparaître également une somnolence, une confusion mentale, voire des troubles de la conscience, ainsi que des signes neurologiques localisés (paralysies oculaires) et des convulsions.
Une forme fulminante
La forme qui a conduit au décès est probablement une forme fulminante de méningite aiguë à méningocoque. Certaines méningites à méningocoque peuvent se traduire très rapidement par des signes d’infection généralisée (« méningococcémie aiguë ») avec septicémie. C’est le cas lorsqu’apparaît un « purpura fulminans » gravissime et d’évolution très rapide, avec des lésions hémorragiques de la peau.
En cas d’apparition n’importe où sur la peau de taches hémorragiques (taches étoilées rouge vif) ou de bleus (ou « ecchymoses »), ne disparaissant pas à la pression du doigt, il peut s’agir d’un purpura qui doit faire appeler les secours en extrême urgence.
Une contamination en collectivité
Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l'environnement mais se transmet par la salive.
La plupart des méningites sont contractées dans les conditions de vie courantes, sans lien avec une hospitalisation ou un acte médical.
Le fait de vivre dans une collectivité fermée, et surtout le fait d’être en contact avec une personne atteinte de méningite, sont des facteurs favorisant la survenue de la maladie.
A l’heure où de nombreux parents sont déboussolés par le caractère obligatoire de la vaccination, il faut comprendre que couverture vaccinale pour ce virus est de 71 % en France, ce qui n’est pas assez pour éviter ces drames. Aux Pays-Bas, la couverture vaccinale contre le méningocoque C a atteint 94 %, et la maladie a aujourd’hui disparu.