Depuis l’arrivée de Donald Trump dans la course à la présidence, les psychiatres américains tirent la sonnette d’alarme. Une mise en garde surtout en off… Car l’Association américaine de psychiatrie (APA) impose en effet aux psychiatres américains une règle : il leur est interdit d’effectuer un diagnostic individuel sur une personnalité publique.
La « Goldwater Rule » a été instaurée suite à la campagne présidentielle de 1964, remportée par Lyndon Johnson face candidat républicain Barry Goldwater. Le profil psychiatrique de ce dernier avait été établi par 12 000 praticiens. Parmi eux, 1189 l’avaient déclaré « psychologiquement inapte » à la fonction présidentielle, nuisant ainsi au bon déroulement de la campagne.
Le devoir de réserve des médecins
Un médecin ne peut pas porter de diagnostic, également en psychiatrie, sans un examen physique, attentif et sérieux de la personne en question. Mais cela n’empêche pas les hypothèses et concernant l’homme le plus puissant de la planète, ce n’est pas un exercice interdit.
Ralph Northam, un neurologue récemment élu gouverneur de Virginie, s'est distingué durant l’élection en qualifiant le président Donald Trump de « maniaque narcissique ». Pour plusieurs psychiatres, cette expression méritait d’être creusée car médicalement incorrecte et éthiquement illégitime de la part d’un médecin en raison de la « Goldwater Rule ».
Mais rien n'empêche chacun de se faire son opinion…
Narcissique ?
La psychiatrie américaine a inventé une méthode de diagnostic très particulière qui s’appelle le DSM, manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux. Chaque maladie mentale est déclinées en critères de personnalité faciles à identifier. Dans le cas de la personnalité narcissique, toute personne rassemblant au moins cinq des neuf caractéristiques validées dans le DSM souffre probablement de narcissisme pathologique.
Pour Donald Trump nous vous laissons juge. La chronique de la vie quotidienne du président, largement étalée dans les gazettes, les centaines de SMS dont il abreuve le monde, permettent-ils de confirmer l’hypothèse ?
Critères diagnostiques du narcissisme
Les critères de la personnalité narcissique selon le DSM de l’American Psychiatric Association :
1 - Sens exacerbé de la personnalité (ex : exagère ses propres succès et talents, s’attend à être reconnu comme supérieur à ses pairs, sans accomplissent particulier)
2 - Fantasmes de succès, de pouvoir, d’intelligence, de beauté ou d’amour illimités
3 - Sentiment d’être spécial, unique, ne pouvant être compris que par des personnes ou des institutions de rang supérieur
4 - Demande excessive d’admiration
5 - Sens exacerbé de la récompense, du traitement de faveur ou du ralliement à ses intentions
6 - Manque de scrupules vis-à-vis des autres lorsqu’il s’agit de réaliser ses objectifs
7 - Manque d’empathie
8 - Sentiment que les autres sont envieux
9 - Attitudes arrogantes et hautaines
Au moins cinq critères et le diagnostic est probable…
Malfaisant ?
C’est là où la personnalité du narcissique devient moins plaisante… et dangereuse ! Les troubles narcissiques sont en général considérés comme non dangereux et ne remettent théoriquement pas en cause la capacité de jugement de ceux qui en souffrent.
En revanche, le « narcissique malfaisant » souffre de comportement antisociaux, d’agressivité et de pulsions sadiques…
Cela vous rappelle quelques faits récents ?
Que faire de ces conclusions ?
Cette analyse, forcément rapide, va-t-elle provoquer une expertise du président ? La loi Américaine protège plutôt ses présidents, ce qui parait normal compte tenu de l'influence grandissante des réseaux sociaux qui véhiculent beaucoup d'informations non vérifiées. Il est donc probable qu'aucune action ne sera engagée pendant sa présidence.
Mais, en d’autres temps, une expertise de Staline, Hitler ou Mao avant leur arrivée au pouvoir aurait peut-être évité des millions de morts. C’est vrai qu’eux souffraient de « délires paranoïaques »… Pas de narcissisme malfaisant !