Enième rebondissement dans l’affaire du lait infantile contaminé produit par Lactalis. Vendredi dernier, une mère de famille a trouvé dans les rayons d’un supermarché Leclerc, une boîte de lait contaminé. Alors même que ces produits sont supposes avoir été rappelés en décembre dernier.
Une autre mère de famille a acheté du lait, recommandé en remplacement par Lactalis après le rappel des lots contaminés, sauf que son fils est tombé malade car ce lait était lui aussi contaminé.
Par ailleurs, on a appris que l’usine Lactalis de Craon a été contaminée par la même souche de Salmonelle qui avait été à l’origine de la contamination de 2005. Hasard ou résurgence de la souche à la suite des travaux menés en février 2017. C’est ce que l’enquête déterminera.
Encore des boîtes de lait contaminé dans les rayons
Sept cent quatre-vingt deux personnes ont acheté du lait contaminé chez Leclerc après décembre 2017, car 984 boîtes n’ont pas été retirées des rayons. Les clients auraient tous été rappelés via leur compte de fidélité ou en passant par leur banque, selon le PDG du groupe, Michel-Edouard Leclerc.
Celui-ci explique dans les colonnes du Parisien : « Les données qui nous parviennent sur les lots incriminés sont répertoriées par des codes-barres. Cela requiert un travail méticuleux de repérage en magasin. […] (A l’occasion du rush de fin d’année) il y a eu une sursaturation d’informations, un problème de tri et d’interprétation ». Le chef d’entreprise a assuré qu’il assumerait les conséquences de cette défaillance.
Le lait de remplacement lui aussi contaminé
Dans le Nord, une femme a aussi acheté du lait contaminé, sauf qu’il ne faisait pas partie des lots qui avaient été rappelés. Elle a témoigné sur RTL cette semaine.
Elle avait choisi ce lait car il était recommandé par Lactalis en remplacement de celui contaminé. Or la souche de la Salmonelle qui le contamine est bien la même pour les deux produits.
Une usine contaminée à répétition
L’usine de Craon avait déjà eu un probème de contamination en 2005 d’après nos confrères, sachant qu’à l’époque, elle était détenue par une autre société. Selon l’Institut Pasteur qui a procédé aux analyses, tous semble indiquer que la souche Salmonelle agona responsable de l’épisode 2017, dérive de celle de 2005. Deux propriétaires différents pour une même souche. L’hypothèse d’une résurgence de la souche à l’occasion des travaux réalisés en février 2017 fait débat. Mais elle semble plausible pour de nombreux experts.
Trente et un enfants ont été contaminés suite à l’ingestion du lait de Lactalis. Des dizaines de parents comptent porter plainte individuellement dans semaines qui viennent pour non-assistance à personne en danger, pour les bébés qui n’ont pas été malades, et pour mise en danger de la vie d’autrui et blessures involontaires, pour ceux qui ont été hospitalisés.
Des dysfonctionnements à tous les niveaux qui appellent donc à revoir les procédures de contrôle en usages dans la production et la distribution des laits infantiles.