Dépister le cancer du sein dès 25 ans, c’est la mesure phare du plan d’action pour la rénovation du dépistage du cancer du sein du Ministère de la Santé. Il s’agit de consultation de prévention, réalisée chez un gynécologue ou un médecin généraliste destinée à identifier les antécédents familiaux, d’informer et de sensibiliser les jeunes femmes. Le collège national des généralistes enseignants (CNGE) a rendu un avis à ce sujet, il remet en question l’efficacité d’une telle mesure.
Un dépistage trop précoce
Parmi les limites de cette proposition, la précocité de cette consultation. Pour ces médecins, dans cette tranche d’âge, les risques de santé sont en majorité autres. Surtout, l’efficacité d’une information délivrée plus tôt n’est pas prouvée. A l’inverse, elle peut avoir des risques, de surdiagnostic ou de faux-positif, ou des conséquences physiques (gestes invasifs, traitements). Enfin, l’incidence du cancer du sein entre 25 et 29 ans est faible, limitant les bénéfices d’une telle mesure.
Mortalité : faible impact du dépistage
Les traitements sont plus efficaces que le dépistage dans la réduction de la mortalité
Une étude parue dans le Journal of the American Médical Association montre justement que pour lutter contre la mortalité du cancer du sein, les traitements sont plus efficaces que le dépistage. Des chercheurs américains ont réalisé des projections pour comprendre l’efficacité comparée du dépistage et des traitements dans la réduction de la mortalité liée au cancer du sein.
Entre 2000 et 2012, la diminution de la mortalité liée au cancer du sein a été de 49% : 37% lié aux améliorations dans le dépistage, 63%lié au traitement.
En France, d’après la ligue contre le cancer, la mortalité du cancer du sein n’a pas augmenté depuis les années 1980 et trois cancers du sein sur 4 sont guéris en moyenne.