Le traitement de l’infection à VIH impose de prendre une combinaison de médicaments une ou deux fois par jour pendant toute la vie, ce qui rend l'adhésion au traitement difficile et surtout, ce qui altère l’efficacité. Or, jusqu'à 30 % des personnes vivant avec le VIH ne respectent pas leur traitement.
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du Brigham and Women's Hospital, à Boston, USA, auraient mis au point une pilule qui ne doit être prise qu'une fois par semaine. Ils ont rapporté les détails de leur nouvelle capsule hebdomadaire dans la revue Nature Communications.
Un polymère qui reste dans l’estomac
Les chercheurs ont décidé de s'appuyer sur une capsule ingérable en polymère qui peut rester dans l'estomac pendant deux semaines et afin d’y administrer une combinaison de médicaments.
Certains changements de conception de la capsule ont été nécessaires pour la rendre efficace pour le traitement du VIH. La capsule originale se composait de six bras faits d'un seul polymère. Chaque bras est chargé de médicaments et replié. Après l'ingestion, les bras se déplient et libèrent les médicaments. Cependant, pour le traitement du VIH, la capsule devait être capable de libérer différents médicaments à des rythmes différents – ce que la conception originale ne permettait pas. L'équipe a donc adapté le design. La structure principale de la nouvelle capsule est toujours construite à partir d'un seul polymère de base, mais chacun des six bras peut contenir un médicament différent, grâce à l'ajout de « polymères de libération » différents.
Un pilulier dans une gélule
D'une certaine manière, c'est comme « mettre un pilulier dans une gélule ». Il y a des chambres pour chaque jour de la semaine sur une seule capsule. Une fois que tous les médicaments sont libérés, la capsule se désintègre, lui permettant de descendre dans l’intestin.
Pour tester si la capsule nouvellement conçue pourrait être efficace contre le VIH, les chercheurs l'ont chargé de trois médicaments antirétroviraux différents – le dolutégravir, la rilpivirine et le cabotégravir – qui sont actuellement utilisés à la fois pour prévenir et traiter le VIH.
En testant la capsule chargée de médicaments sur les porcs, les chercheurs ont constaté que la capsule s'était mise à fonctionner avec succès dans l'estomac des animaux, et qu'ils ont progressivement libéré chacun des trois médicaments sur une période d'une semaine.
Bien sûr, la capsule doit être testée chez l'homme avant de pouvoir être utilisée pour la prévention et le traitement du VIH, mais les chercheurs pensent que les résultats de leur étude sont prometteurs. Ils suggèrent que la pilule pourrait augmenter de 20 % l'efficacité du traitement préventif contre le VIH.