Les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 sont associées à une augmentation des risques de développer des cancers du sein et de l’ovaire chez les femmes qui en sont porteuses. Les dernières études montrent que les femmes ayant la mutation du gène BRCA1 ont 72 % de risque de développer un cancer du sein avant 80 ans. Pour le cancer de l’ovaire, le risque est évalué à 44 %. De même, pour le gène BRCA2, les chiffres sont respectivement de 69 et 17 %. D'où la décision très médiatisée en Juin 2013 d'Angelina Jolie de subir une double mastectomie préventive.
Voilà pour les risques d'avoir le cancer. Mais d'après une dernière étude parue dans The Lancet Oncology, avoir ce cancer n'entraîne pas une augmentation de la mortalité. L’étude a porté sur 2 733 Britanniques de 18 à 40 ans souffrant d'un cancer du sein diagnostiqué entre 2000 et 2008. 12 % d'entre elles étaient porteuses de la mutation. Elles ont été suivies pendant en moyenne huit ans. Résultats : sur les 678 personnes ayant succombé à la maladie, le cancer du sein était en cause dans 651 cas (96 %). Mais « il n’y avait pas de différence dans la survie globale que ce soit deux, cinq ou dix ans après le diagnostic pour les femmes avec ou sans mutation BRCA », ont souligné les auteurs dans un communiqué. Une différence n’apparaît que dans un sous-groupe, les femmes atteintes du cancer du sein triple négatif. Elles ont de meilleures chances de survie, deux ans après le diagnostic, si elles sont porteuses de la mutation.
Pas de risque pour celles qui se font opérer plus tard
Celles « qui choisissent de faire l'opération plus tard un ou deux ans après pour mieux se remettre du traitement initial doivent être rassurées : cela n’aura probablement pas d’influence sur leurs chances de survie à long terme », rassurent les médecins.
Quant à Angelina Jolie, les spécialistes précisent qu'elle ne doit pas regretter cependant d'avoir fait une mastectomie préventive : « L’opération de réduction du risque sera toujours probablement bénéfique aux porteuses de la mutation BRCA pour empêcher un autre cancer du sein ou des ovaires de se développer à plus long terme », ont-ils expliqué.