Le profit, l’emploi, la croissance ne peuvent pas tout excuser. Il faut savoir de quoi on parle : Lactalis, anciennement Besnier, est une entreprise française, premier groupe transformateur fromager mondial, 2ème groupe agro alimentaire Français derrière le groupe Danone, 3ème au niveau mondial (Nestlé est le 1er). Lactalis emploie environ 75 000 salariés répartis dans 230 sites industriels et 43 pays à travers le monde. Le culte du secret et du profit du fondateur ne doit pas faire oublier que les consommateurs ont des droits, dont le premier est que leur santé soit la première préoccupation d’un industriel de l’agroalimentaire.
On ne peut être que sidéré par la légèreté avec laquelle, au final, cette affaire a été appréhendée. Les salmonelles sont facilement détectables, tous les lots potentiellement infectés parfaitement répertoriés. Comment une telle entreprise pouvait penser, une seconde, passer à travers les gouttes d’une détection aisée et dont on savait, compte tenu du contexte actuel, que la sécurité serait renforcée. Que dire de toutes ces enseignes commerciales qui ont, elles aussi bafoué les règles ? Sans parler des hôpitaux et pharmacies… La certitude de l’impunité quoiqu’il se passe ? Inadmissible…
Face à cela, on convoque, au ministère, le créateur du groupe et les principaux distributeurs. Pour quoi ? Ecouter les excuses de patrons « grondés » par un ministre qui dit « il ne faut pas recommencer sinon… » La mascarade risque de se terminer comme une bourde de lycéen devant un conseil de discipline.
Quid des amendes ? Des sanctions ? Juste des contrôles renforcés ; Encore heureux.
On ne peut même pas imaginer qu’une goutte de lait contaminé se retrouve encore dans un biberon.
Pas sure que les consommateurs, de mieux en mieux informés, ne décide de manifester leur mécontentement, directement, dans les rayons de ces grandes surfaces indignes en les fuyant… et que les caddies soient quelques temps vides des produits de ce groupe qui vient de leur manifester autant de mépris. Une campagne de boycott des leurs produits laitiers avaient déjà été lancée contre cette société qui est régulièrement épinglée par les écologistes et qui est fortement mise en compte dans les déboires financiers des producteurs de lait. Elle risque de reprendre. Probablement la seule sanction à la hauteur du préjudice global.