Six mois après leur première hospitalisation, près d’un quart des malades souffrant d’une maladie de la coronaire chronique (« cardiopathie ischémique chronique ») sont décédés ou ré-hospitalisé. Ce résultat, issu d’une étude réalisée par la Société européenne de cardiologie, pourrait cependant être évité car il est lié à un mauvais suivi du traitement.
Une insuffisance coronaire qui conduit à une insuffisance cardiaque
La cardiopathie ischémique est une atteinte cardiaque liée à de artères coronaires partiellement bouchées qui n’apporte plus assez de sang oxygéné dans le muscle cardiaque. Elle se manifeste par une insuffisance coronarienne et cardiaque.
L’étude est basée sur les données de suivi de 2 203 patients, de 10 pays européens, atteints de ces deux types d’insuffisances.
Six mois après leur premier rendez-vous à l’hôpital pour cette pathologie, 522 personnes sont décédées ou ont été ré-hospitalisés. Et ce, majoritairement en raison d’un problème cardiovasculaire. Ces malades étaient généralement âgés et avaient des antécédents de revascularisation périphérique, d’insuffisance rénale chronique ou encore de broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Près de 35 000 morts en France
« Nous avons identité des facteurs cliniques en lien avec ces risques de décès et de ré-hospitalisations », explique Michel Komajda, cardiologue à la Pitié-Salpétrière à Paris et professeur à l'Université Pierre et Marie Curie. Après le premier rendez-vous à l’hôpital, les malades ont une ordonnance et prennent les médicaments recommandés. Six mois plus tard, par contre, le taux de prescription de ces mêmes traitements diminue : les malades se soignent moins qu’au début et augmentent les risques de complications.
« Il est possible que l’on ne renvoie pas suffisamment ces malades vers un cardiologue ou un médecin généraliste et que leurs ordonnances ne soient donc pas renouvelées », poursuit Michel Komajda.
Manque de suivi médical, refus ou impossibilité de prises des traitements par les patients… Les raisons de la baisse du suivi des prescriptions peuvent être multiples mais, les conséquences restent les mêmes.
En France, 34 870 personnes sont décédées de cardiopathie ischémique en 2011.