Pour ou contre le mariage homo, pour ou contre la transparence totale sur le patrimoine des élus, à force d’opposer les extrêmes, les politiques détruisent les digues de notre démocratie. La pédagogie, le temps de réflexion que justifierait chacun de ces sujets cèdent la place au débat idéologique, à la caricature et finalement à l’injure. Plus de besoin de réfléchir, nous devons réagir dans l’instant.
A ce titre, l’ouverture de salles de shoot en France est un bel exemple. Il s’agit de proposer aux toxicomanes de consommer leur drogue dans des lieux permettant de mener une politique de réduction des risques.
La première doit être ouverte dans le Xe arrondissement près de la gare du Nord. Les riverains redoutent que leur quartier ne se transforme en « spot de toxicomanie ». Les acteurs de terrain font valoir que la moitié des 300.000 seringues distribuées à Paris en 2012 l’ont été gare du Nord. Plus de 92.000 se retrouvent sur le bitume.
Alors, comme l’explique un responsable d’une association au Figaro, « nous aurions souhaité que l’on puisse ouvrir les débats autour des tenants et des aboutissants de l’installation d’une salle de consommation à moindre risque ».
Au lieu de cela, le député maire PS du XVIIIe arrondissement et ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, suggère de réfléchir à la création d’une salle de consommation de crack. A quand le drugstore de la coke ?
De son côté, Serge Federbussch (Parti des libertés), élu du Xe arrondissement, a organisé ce week-end un vote populaire sur l’installation d’une salle de shoot. 93 % des 300 votants ont, bien sûr, exprimé leur désaccord. Pour obtenir 100 % des bulletins, il aurait été plus simple de demander aux votants s’ils étaient contre la drogue…