En cas de sclérose en plaques, une maladie auto-immune chronique, les traitements à visée immunologique abondent désormais. Mais les résultats demeurent bien souvent mitigés. Il est éminemment difficile de traiter l’inflammation au niveau du cerveau et de la moelle épinière.
Des études ont montré qu'une classe de globules blancs, les lymphocytes B, peut être impliquée dans la pathologie de la SEP. Cette caractéristique a conduit à un regain d'intérêt pour les traitements permettant de contrôler l'activité des cellules B dans le système nerveux. Le rituximab appartient à la classe des anticorps monoclonaux et il est capable de diminuer le nombre de lymphocytes B dans le liquide céphalo-rachidien. Une équipe de recherche s’est intéressée à son bénéfice global en vie réelle sur la SEP.
Une étude en vie réelle
Seules quelques études contrôlées à cours terme ont démontré une efficacité du rituximab, qui est néanmoins devenu un traitement d’appoint utilisé sans autorisation de mise sur le marché dans cette indication pour de nombreux pays. Des chercheurs suédois se sont donc penchés sur l’intérêt du rituximab en vie réelle et sur le long terme.
Dans cette étude, comprenant un échantillon de 494 malades souffrant d’une sclérose en plaque récente de 2 comtés suédois (où les données des malades sont bien colligées), le pourcentage d’efficacité du traitement et surtout la durée d’utilisation des médicaments (inverse du taux d’abandons de traitement) sont significativement plus élevés pour le rituximab par rapport à tous les autres traitements disponibles actuellement (fumarate, fingolimod, natalizumab…).
Le rituximab globalement meilleur
Dans le cadre de cette étude réalisée en vie réelle et sur environ 4 ans, les chercheurs arrivent à une conclusion claire et concise : le rituximab est supérieur à tous les autres traitements.
Il a une meilleure efficacité clinique par rapport aux autres traitements injectables, comme le fumarate, le natalizumab et le fingolimod. Le comté suédois où le rituximab a été le choix principal en traitement initial affiche même les meilleurs résultats sur la plupart des critères d’évaluation.
Surtout, la durée effective d’utilisation, (inverse du taux d’abandon de traitement), qui correspond au compromis efficacité-tolérance d’un médicament, montre que le rituximab est incomparablement supérieur.
Le rituximab est en effet plus efficace cliniquement et radiologiquement que le fumarate et le fingolimod et beaucoup mieux toléré que le natalizumab, ce dernier ayant été surtout arrêté pour effets secondaires.
Un traitement de première intention
Malheureusement, ce médicament, qui est utilisé par ailleurs dans les lymphomes, les leucémies lymphoïdes chroniques et les maladies immunologiques comme la polyarthrite rhumatoïde et les vascularites, est désormais génériqué. Il est donc fort peu probable que des études soient mises en route par un laboratoire de générique, sauf à motiver les pouvoirs publics pour le faire, à moins d'avoir la volonté de faire des économies, car il est désormais beaucoup moins cher.
L’équipe de recherche se montre pourtant unanime : « Les résultats suggèrent que le rituximab est plus efficace que les autres traitements immunitaires couramment utilisés chez les patients atteints d’une forme rémittente de sclérose en plaques », a conclu l’auteur principal de l’étude.
Du fait de son moindre prix, le rituximab pourrait même être considéré comme une option de première intention d’après les auteurs de l’étude.