8 à 12 % des adolescents seraient concernés par la dépression selon une étude de la Haute autorité de santé (HAS). Or à cet âge, il est parfois difficile de faire suivre un traitement. D’après des recherches menées aux Etats-Unis, la moitié des adolescents dépressifs ne démarre pas de traitement après le diagnostic ; quant à ceux qui décident de le faire, près de la moitié abandonne à cause des effets secondaires, du manque d’efficacité ou du coût. Une étude du centre de recherche de Kaiser Permanente a été menée aux Etats-Unis, elle démontre l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales pour soigner les adolescents dépressifs, mais surtout leur rentabilité.
5 000 dollars d’économies
Les chercheurs se sont intéressés au cas de 212 adolescents qui ont été soignés dans des cliniques de l’Oregon et de Washington. La thérapie cognitivo-comportementale, même de courte durée, a eu des effets positifs sur le long terme. Surtout, ils ont constaté que sur une période de deux ans, ce type de thérapie représente une économie de 5 000 dollars, en comparaison aux traitements classiques de la dépression. Différents types de coûts ont été analysés pour cette recherche : le coût pour le patient et sa famille, celui pour le système de santé, le temps nécessaire aux parents pour amener leur enfant dans les hôpitaux, dans le cas d’un séjour dans un service de psychiatrie. Pour les chercheurs, l’intérêt de cette recherche est de montrer qu’en dehors des anti-dépresseurs, il existe d’autres méthodes aussi efficaces et surtout qui peuvent se révéler économiquement très intéressantes. En France, ces thérapies comportementales cognitives peuvent être réalisées par un psychologue ou un psychiatre. Chez ce dernier, les séances sont partiellement prises en charge par la sécurité sociale.