Les résultats de la plus large étude monocentrique concernant l'impact de l'immunothérapie anticancéreuse chez des malades souffrant par ailleurs de maladies rhumatologiques d'origine auto-immune. Ces malades ont reçu une immunothérapie anticancéreuse avec un inhibiteur du check-point. Cette nouvelle classe révolutionnaire d'anticancéreux a un mécanisme immunologique et est donnée actuellement dans différents cancers (mélanome, poumon, rein…). Etant donné ce mécanisme immunologique et le signalement de quelques cas de réactions auto-immunes induites, les médecins se posaient la question de pouvoir les donner sans risque chez des malades déjà atteints de maladie auto-immune.
Des réactions parfaitement gérables
L’étude, publiée dans Arthritis & Rheumatology, a porté sur 16 malades souffrant d'une maladie auto-immune (polyarthrite rhumatoïde, PPR, Sjögren et lupus) et qui ont eu secondairement un cancer pour lequel ils ont reçu un inhibiteur du check-point. Au terme de l'étude, seuls 6 malades ont eu une exacerbation de leur rhumatisme auto-immun initial et les traitements mis en place après interruption de l'immunothérapie ont permis de contrôler cette poussée évolutive de la maladie auto-immune.
De nouveaux essais souhaités
Ces résultats suggèrent donc que les malades souffrant de maladie rhumatologique auto-immune et de cancer, peuvent bénéficier sans risque majeur des nouveaux traitements anticancéreux à type d'immunothérapie. Des exacerbation de leur maladie sont possibles, mais elles sont contrôlables par les traitement usuels.
"Sur la base de nos observations, un traitement par immunothérapie (type check point inhibiteur) devrait être envisagé chez certains patients atteints d'une maladie rhumatologique préexistante, affirme le docteur Uma Thanarajasingam, auteur principal de l’étude. Cependant, des essais prospectifs sont nécessaires pour mieux comprendre la sécurité de ces traitements et les facteurs de risque et les biomarqueurs des exacerbations de maladies auto-immunes sous ces traitements".