« Beaucoup de travail a été fait l'année dernière pour faire face à la menace du virus Zika, dont une grande partie s'est concentrée sur le développement d'un vaccin avec des résultats prometteurs », s’est réjoui l'auteur principal d’une récente étude Alysson Muotri.
« Mais il y a aussi le besoin de développer des stratégies thérapeutiques pour traiter les personnes infectées par le virus Zika, y compris les femmes enceintes pour lesquelles la prévention de l'infection n'est plus envisageable ».
Intérêt du sofosbuvir
Les épidémies au Brésil en 2015 et 2016 ont été marquées par une augmentation de naissances avec malformations congénitales, notamment des microcéphalies et des anomalies neurologiques importantes.
Pour éviter que cela ne se reproduise, les chercheurs ont testé contre le virus Zika un médicament antiviral, le sofosbuvir, destiné à traiter et soigner les infections à l'hépatite C. L’équipe a noté que le virus de l'hépatite C et le virus Zika appartenaient à la même famille virale. Ainsi, le sofosbuvir a également contre le virus Zika dans différents types de cellules.
Le début d’une révolution ?
« Cette étude suggère d’abord que le médicament est bien toléré par les souris enceintes infectées par le Zika », s’enthousiasme Alysson Muotri. « Ensuite, plus important encore, le sofosbuvir a été capable d'arrêter la réplication du virus Zika in vivo ainsi que la transmission de la mère au fœtus ».
Les chercheurs soulignent que leurs résultats sont préliminaires, avec beaucoup de travail à fournir encore. Mais ils illustrent également le potentiel d’utilisation immédiate d'un médicament qui est déjà largement utilisé dans une infection virale similaire. Jusqu'à ce que le vaccin Zika soit approuvé, ils affirment que cette approche doit être développée.