C'est une histoire tragique comme il s'en produit une trentaine de fois chaque année en France. Une fillette de deux ans a été hospitalisée à l'hôpital d'Evreux, où elle est décédée hier. Elle souffrait d'une forme fulminante de méningite, une infection des méninges assez fréquente. Elle n'est pas grave lorsqu'elle est due à un virus. Elle devient grave si c'est une bactérie et mortelle si les soins n'interviennent pas rapidement en cas de purpura fulminans.
L'agence régionale de santé (ARS) a mis en place une procédure sanitaire d'urgence, parce que la contamination d'autres enfants ayant eu des contact avec la fillette à la crèche (Isambard) est probable et que les enfants contaminés doivent être identifiées afin qu'on puisse leur donner un traitement antibiotique préventif et vérifier leur carnet de vaccination. La mairie d'Evreux a également mis en place des numéros d'alerte (02 32 31 52 52 ou 06 77 09 23 00).
Les symptômes de la méningite
La méningite provoque un très violent mal de tête et des vomissements en jet… Ce qui existe dans de nombreuses infections, mais s’ajoute, en cas d'atteinte des méninges, à un signe très spécifique : la raideur de nuque, que le médecin retrouve facilement, mais que les parents peuvent suspecter si l’enfant reste en chien de fusil, la tête sous les draps. Là pas de doute ce sont les méninges qui souffrent.
Il faut alors l'hospitaliser en urgence. On commence par éliminer le diagnostic d’hémorragie méningée, incompatible avec la ponction lombaire dont l’état du liquide est le juge de paix… S'il est purulent, c’est une méningite due à une bactérie. C’est grave, mais théoriquement sensible aux antibiotiques qu’il faut vite injecter. Soit le liquide est clair et là deux solutions après analyse. Soit c’est une méningite due à un virus… Et on est un peu démuni, mais en général c’est pas grave. Soit, enfin, le liquide est pur comme de l’eau et c’est un syndrome méningé, beaucoup moins grave.
Seule la méningite due aux bactérie est à craindre.
Dans 80 % des cas, il s’agit d’un virus. C’est douloureux et pénible à supporter, il n’y a pas vraiment de traitement spécifique mais la guérison est la règle. Tout autre histoire avec une bactérie de type méningocoque comme c'est le cas malheureusement pour cette petite fille : le liquide céphalo-rachidien devient purulent et tout le système nerveux est en danger. S'il s'agit d'une forme fulminante, la méningite se transforme en infection généralisée, une septicémie, qui peut conduire très rapidement au décès, en raison d'un choc. Il s’agit d’une urgence extrême qui, heureusement, si le diagnostic est fait à temps, peut bénéficier de l’effet spectaculaire des antibiotiques.
Il existe des méningites foudroyantes.
En France les méningites entraînent une trentaine de décès par an. Elles touchent essentiellement les enfants de moins de 5 ans et les adolescents. Les antibiotiques sont efficaces à condition que le traitement soit très rapide. Ce qui n'est pas le cas une fois sur 10. C'est le cas de cette méningite dramatique d'Eveux. C'est la réapparition d'une forme fulminante et mortelle de la méningite dans la région. C'est pourquoi, l'ARS est en alerte
La vaccination... toujours la vaccination!
La vaccination n'est pas efficace contre toutes les formes de méningites mais pour celle, mortelle due au méningocoque C il existe un vaccin efficace à plus de 90%.
Pour l'entourage traitement antibiotique et vaccination large s'impose. C'est que l'Agence Régionales de Santé va mettre en place.