Certains des enfants contaminés par des salmonelles après avoir consommé du lait Lactalis ont toujours des problèmes de santé plusieurs semaines après l’infection initiale ont affirmé vendredi les membres de l’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS) lors de leur conférence de presse.
Nombreuses rechutes
« Beaucoup d’enfants font des rechutes, c’est quasiment systématique », a ainsi témoigné Ségolène Noviant, vice-présidente de l’AFVLCS. Elle a ainsi rapporté plusieurs fois que son propre fils, contaminé par le lait Lactalis avec une gastroentérite à Salmonella initialement, a fait plusieurs rechutes de diarrhée et de fièvre et une 4e hospitalisation serait prévue le 30 janvier. Il aurait également eu une bronchiolite en janvier. Il ne serait pas le seul dans ce cas, d’après l’association qui reçoit de nombreux appels.
Nombreuses infections hivernales
Il est certain que la période de décembre à janvier est la période de circulation habituelle des virus hivernaux de la gastro-entérite et de la bronchiolite. Ces maladies sont ainsi beaucoup plus fréquentes à cette période. Est-ce que l’organisme des bébés a été fragilisé par l’infection avec la Salmonelle ? C’est possible, sans que les experts puissent l’affirmer. Une gastroentérite peut bien sûr modifier la flore intestinale d’une personne ou d’un nourrisson malade, mais cette flore, ou microbiote intestinal, se rééquilibre normalement à distance de l’infection. Mais une étude expérimentale récente est plus inquiétante.
Les gastro-entérites à salmonelles ne sont pas bénignes
Selon cette étude portant sur un modèle d’intoxication alimentaire de type humain sur des souris saines et publiée par le Sanford Burnham Prebys Médical Disvorery Institute dans la revue Science, les infections à répétition pourraient provoquer une maladie inflammatoire chronique de l’intestin ou du colon. L’étude a duré près de huit ans : chaque souris a reçu une dose de bactéries de type Salmonella bénigne en très faible quantité et sans risque vital, mais une inflammation de l’intestin est apparue et a augmenté chez toutes les souris au fil de la répétition des intoxications. Les chercheurs ont pu aussi constater que même en arrêtant de provoquer ces infections, l’inflammation de l’intestin ne disparaissait pas. Le mal était fait. La maladie inflammatoire du colon et de l’intestin était lancée.
D’autres enfants malades
L’association a notamment averti Santé Publique France lors d’un entretien de suivi avec les agences gouvernementales en charge du dossier que d’autres enfants sont malades. Cette rencontre faisait suite aux questions qu’ils avaient posées lors d’une réunion avec le Ministre de la santé, Agnès Buzin, et le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Tout en reconnaissant « une écoute appuyée » à leurs doléances de la part des pouvoirs publiques, l’association estime que « beaucoup des réponses n’étaient pas satisfaisantes ». Santé Publique France doit rappeler cette semaine les parents des enfants malades pour faire le point sur la maladie et contacter les parents dont les enfants malades n’avaient pas été pris en compte.
L’association se bat pour qu’une telle crise sanitaire ne se reproduise plus.